AIT BEN HADDOU PART#2 – RENCONTRE AVEC LOUBNA ET HICHAM, ENGAGÉS DANS LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DES ZONES RURALES
Lire l’article Ait Ben Haddou Part#1 - Une forêt nourricière au coeur d’un projet de développement durable Nous nous retrouvons une demi-heure plus tard dans la maison de Loubna et Hicham, confortablement installés autour d’un café tandis que le chat et le chien jouent leurs meilleurs tours pour participer, à leur façon, à la discussion. Nous avons tellement de questions à leur poser que nous ne savons plus par où commencer! Faisons simple, et reprenons donc depuis le début… Comment cette incroyable aventure a-t-elle démarré? .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e3cf42 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e3cf42 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e3cf42 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e3cf42 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e3cf42 { column-count: 1; } } .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e3dd16 { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483a79e3dd16 .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e3dd16 .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483a79e3dd16 figcaption { display: none; } } Retour aux sources « J’ai dit à ma mère, raconte moi d'où je viens. Elle m’a répondu, il faudrait d’abord que je sache, moi, d'où je viens! Loubna « Il y beaucoup de gens qui ont une vision, mais bien peu qui se donnent au final les moyens de la mettre en oeuvre. Loubna et Hicham en font partie » nous dit Mohamed lorsqu’il nous parlait d’eux pour la première fois. Ils sont tous les deux pilotes de ligne, fait déjà impressionnant en soi, et ont plutôt bien réussi leurs carrières, mais c’est loin d'être ce qui les définit. Car en réalité, c’est pour eux une opportunité de se mettre au service de leur vision, d’engager leurs compétences pour accomplir quelque chose de bien. Loubna nous explique qu’ils sont impliqués dans la vie caritative depuis toujours, notamment auprès d’orphelinats, mais que tout a changé il y a trois ans, quand elle a ressenti le besoin de retrouver ses racines et l’histoire de son village, Ait Ben Haddou, auquel elle est particulièrement attachée même si elle n’y a jamais vécu. « J’ai dit à ma mère, raconte moi d'où je viens. Elle m’a répondu, il faudrait d’abord que je sache, moi, d'où je viens! » nous raconte Loubna. Commence alors un pèlerinage à Ait Ben Haddou, qu’elle effectuera d’abord avec sa mère à la rencontre des Anciens, témoins et gardiens d’une tradition orale aussi riche que fragile. Elles y font la connaissance d’une poétesse berbère, qui leur déclame le poème traditionnel d’accueil des étrangers. « Cela fait une éternité que je t’attends, que mon salut attend ton salut » récite Loubna avec émotion. Un instant suspendu dans le temps, qui a fait chanter son coeur et vibrer son âme… Le lendemain, Loubna se retrouve plongée au coeur de l’histoire de l’endroit, à travers le récit d’un homme, centenaire, qui le temps d’un après-midi partage avec elle souvenirs, légendes, contes et autres anecdotes. Une histoire incroyablement riche et relativement récente, dont ni Loubna ni sa mère n’avait pourtant aucune idée. « C’est là que j’ai pris conscience qu’il y avait eu une rupture de transmission orale » nous explique-t-elle. « Je me suis dit, je ne sais pas comment ces murs vont revivre, mais ils doivent revivre. C’était une certitude, une évidence. » Loubna Un mois plus tard, c’est en compagnie de son père qu’elle repart sur les traces de la tradition, à la rencontre cette fois-ci des murs du ksar. L’ancienne forteresse berbère, bien que très visitée, est néanmoins à l’abandon. Pendant la visite, un flot d'émotions intenses assaillent Loubna, à qui une conviction nouvelle s’impose alors. « Je me suis dit, je ne sais pas comment ces murs vont revivre, mais ils doivent revivre. C’était une certitude, une évidence. » .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e41aeb { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e41aeb .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e41aeb figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e41aeb { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e41aeb { column-count: 1; } } Un lieu chargé d’histoire dont le tourisme de masse menace l'identité Ait Ben Haddou est un lieu imprégné d’une histoire forte, dont le ksar reflète la mémoire. Construit au 11è siècle, c’est une véritable forteresse berbère, avec ses murs défensifs renforcés par des tours d’angles, qui abritait une communauté de trente six familles juives et musulmanes. Cet héritage offre un précieux aperçu des techniques de construction ancestrales du sud marocain, harmonieusement adaptées à cet environnement si particulier et pourtant peu à peu abandonnées au profit de constructions et de matériaux plus « modernes ». À partir de 1937, suite à un épisode de sécheresse dévastateur, les hommes quittent petit à petit leurs champs, à l’époque foisonnant à perte de vue, pour aller travailler dans les mines, provocant ainsi la disparition progressive de l’agriculture vivrière traditionnellement pratiquée. Mais les murs subsistent, tant bien que mal, et de l’endroit se dégage une énergie qui inspire de nombreux artistes, comme le peintre Majorelle qui immortalise sa vision du village en 1929. À partir des années 1960, c’est le cinéma qui y fait son apparition, et Ait Ben Haddou devient le décor de films comme Lawrence d’Arabie, Babel, Gladiator et même plus récemment de la série Game Of Thrones. .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e421cf { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e421cf .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e421cf figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e421cf { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e421cf { column-count: 1; } } Classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 1987, le ksar accueille depuis des centaines de visiteurs chaque jour. Mais le tourisme développé jusque-là n’a que très peu d’impact sur l'économie locale, étant majoritairement fondé sur des formules à la journée, où les touristes arrivent en bus de Marrakech ou Ouarzazate et repartent quelques heures plus tard après une balade dans les murs du ksar. Impossible alors de ressentir ce que cet endroit a de si spécial, et c’est d’ailleurs exactement notre cas, puisque nous apprenons tout cela de la bouche de Loubna et Hicham alors que nous y étions quelques jours plus tôt… Ça nous apprendra. Impossible également pour ses habitants d’y trouver leur place et c’est le père de Loubna, Ahmed Mouna, qui leur redonnera une voix en créant avec eux et pour eux l’association Ait Aissa, du nom de la plus ancienne tribu ayant habité le ksar. Son objectif, accompagner les villageois vers un développement digne et durable, en travaillant notamment sur l’électrification, l'accès à l’eau et aux soins, ainsi que la prise en charge des plus jeunes avec la création d’une crèche et d’une école. We Speak Citizen, naissance d’un collectif citoyen « Nous venons de la ville, d’un autre milieu. On ne pouvait pas arriver et leur dire, voilà, on va vous importer un modèle et ça va marcher. » Hicham Loubna et Hicham en sont convaincus, il faut repenser le modèle de développement et ce sont les villageois eux-mêmes qui détiennent les solutions. « Nous venons de la ville, d’un autre milieu. On ne pouvait pas arriver et leur dire, voilà, on va vous importer un modèle et ça va marcher » nous explique Hicham. Une question s’impose alors. Comment les aider à faire ce que eux ont envie de faire? Car ce qu’ils souhaitent c’est offrir aux villageois une opportunité de penser eux-mêmes leur futur, et c’est d’ailleurs ce qui fait toute la force et la cohésion de ce projet. La première étape, et presque la plus grande, fut de les accompagner dans la formulation de leurs aspirations. « Nous avons du prendre le temps, car nous avons rapidement compris qu’il y avait une différence entre ce qu’ils disaient et ce qu’ils voulaient dire » continue Hicham. Éducation, préservation et valorisation du patrimoine, tourisme, agriculture… Ensemble, d’abord avec les membres de l’association Ait Aissa puis avec l’ensemble des villageois, ils élaborent et assemblent brique par brique les éléments qui vont constituer le socle de leur avenir. « Nous n’avons pas apporté une vision, nous les avons accompagnés à la découverte de la leur » résume Loubna. « C’est en quelque sorte une plateforme de traduction entre le language rural et le langage citadin. Car on parle tous le langage citoyen » Hicham Ainsi est née l'idée de We Speak Citizen, un collectif citoyen permettant de faire appel aux savoirs-faire qui n’existent pas localement (urbanisme, agroécologie, marketing, etc) pour réhabiliter Ait ben Haddou, une zone rurale, dans une vision permettant au passé et au futur de trouver leur place dans le présent. « C’est en quelque sorte une plateforme de traduction entre le language rural et le langage citadin. Car on parle tous le langage citoyen » nous précise Hicham. .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e42fe0 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e42fe0 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e42fe0 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e42fe0 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e42fe0 { column-count: 1; } } Une vision admirable au service d’objectifs ambitieux « On s’est donnés dix ans pour mettre en place un écosystème économique durable et équitable qui fonctionne » Loubna Mais la vision de Loubna et Hicham, à travers leur engagement au sein du collectif We Speak Citizen, va plus loin encore. Car l’objectif, au-delà de la réhabilitation de Ait Ben Haddou, est de proposer un concept duplicable, de représenter un véritable modèle de développement équitable et durable pour les milieux ruraux. Ainsi, Ait Ben Haddou est en quelque sorte un incubateur d'idées, un projet pilote qui permettra de favoriser l'émergence de modèles sociétaux nouveaux, inscrivant le patrimoine social et culturel propre de chaque territoire dans une perspective d’avenir. « On s’est donnés dix ans pour mettre en place un écosystème économique durable et équitable qui fonctionne » nous explique Loubna. Ensuite, l’ambition est de reproduire le processus dans d’autres zones rurales, d’abord dans le sud-est marocain, puis dans le reste du Royaume et pourquoi pas même dans d’autres pays. « Disons qu'à présent, c’est pendant notre temps libre que nous sommes commandants de bord! » Hicham Car dans leurs têtes c’est très clair, ce projet occupe aujourd’hui une place essentielle dans leurs vies respectives, mais aussi dans leur vie à deux. C’est un engagement qu’ils ont pris avec le plus grand sérieux, conscients des enjeux et du niveau d’investissement que ce challenge allait représenter. « Aujourd’hui c’est devenu un projet de vie » nous confie Loubna, et Hicham de répliquer avec humour « Disons qu'à présent, c’est pendant notre temps libre que nous sommes commandants de bord! ». Mais ce qui les pousse à continuer, par dessus tout, c’est le changement dont ils ont été témoins chez les gens qui portent maintenant le projet, c’est à dire l’ensemble des villageois de Ait Ben Haddou. Car malgré la résistance manifestée au début, ils ont su saisir l'opportunité de faire entendre leur voix pour façonner leur propre futur… ---------- ---------- ---------- Cet acte courageux de femmes et d’hommes qui ont décidé de prendre leur destin en main rend Loubna et Hicham particulièrement fiers, et leur donne aujourd’hui l’envie de partager leur expérience. C’est une chance pour nous, car ensemble, ils redéfinissent des mots comme engagement, équitable et durable et nous sommes heureux d’avoir croisé leur chemin. « Parler de ce qu’on fait permet de donner de l’espoir aux gens, de leur dire que c’est possible » nous dit Loubna. Car nous en sommes également convaincus, le partage est la clé, une opportunité de mettre en lumière les initiatives qui donnent de l’espoir quant à notre avenir à tous… Coordonnées AIT AISSA Facebook: @Assoaitaissa E-mail: asso.ait.aissa@gmail.com Coordonnées WE SPEAK CITIZEN Site web: http://www.wespeakcitizen.org/ Facebook: @WeSpeakCitizen E-mail: contact@wespeakcitizen.org
Continue readingAIT BEN HADDOU PART#1 – UNE FORÊT NOURRICIÈRE AU COEUR D’UN PROJET DE DÉVELOPPEMENT DURABLE
Après notre rencontre avec Mohamed Aglagane et les abeilles jaunes du Sahara, nous prenons la direction de Ait Ben Haddou, un village situé non loin de la mythique Ouarzazate, dans les contreforts du Haut Atlas. C’est là bas que nous avons rendez-vous avec une amie de Mohamed, Loubna, qui a le formidable projet d’y créer une forêt nourricière, la Forêt des Graines Sauvages… Et dont la vision et l’engagement vont bien plus loin, comme nous sommes sur le point de le découvrir! Rendez-vous à Ait Ben Haddou Nous retrouvons donc Mohamed et sa famille à l'entrée du village, venus comme nous rencontrer l’équipe porteuse du projet et leur travail. Loubna ne pourra finalement pas nous rejoindre aujourd’hui, mais elle nous donne rendez-vous à Casablanca où elle réside avec son mari, Hicham. Cela tombe plutôt bien, puisque nous avons prévu de nous y rendre pour rencontrer Mr Yaacoubi, un spécialiste de l’agro-homéopathie. C’est donc Abdallah et son équipe qui nous accueillent, agriculteurs et membres de Ait Aissa - l'association de développement local du village - qui avec l’aide de Ralph, un spécialiste en agronomie de nationalité allemande, ont lancé trois jours plus tôt les premiers tests pour la plantation de la forêt. Nous laissons le 4x4 dans la rue principale et grimpons en voiture avec eux pour aller voir cela de plus près. Quelques quinze minutes plus tard, « c’est d’ailleurs beaucoup plus rapide à pied » nous précise Ralph avec un clin d’oeil, nous arrivons sur les lieux… Nous avons traversé et laissé l’oued Mellah (dont le nom signifie rivière salée) derrière nous, et nous nous trouvons maintenant à environ deux kilomètres du village, dans une zone absolument désertique, enfin à première vue. En plissant les yeux, on peut en réalité distinguer les quelques frêles et jeunes arbres fraîchement plantés et entourés d’une clôture, indispensable pour se protéger des chèvres qui mangent absolument tout ce qu’elles peuvent trouver. Abdallah nous explique qu’ils en sont pour l’instant au stade des expérimentations, afin de mettre toutes les chances de leur côté quand ils planteront les 40 hectares de la future forêt. .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e465dc { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e465dc .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e465dc figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e465dc { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e465dc { column-count: 1; } } .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e46e82 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e46e82 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e46e82 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e46e82 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e46e82 { column-count: 1; } } .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e476b4 { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483a79e476b4 .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e476b4 .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483a79e476b4 figcaption { display: none; } } Pour cela, ils ont commencé avec les espèces les mieux adaptées à la survie dans cet environnement, en les choisissant entre autres, pour leur capacité préparer le sol pour les autres espèces, en absorbant le sel par exemple. Car ici l’eau fraîche est un bien rare, et celle qui descend de la montagne s’est chargée en sel en cours de chemin, un phénomène qui serait dû à la présence d’anciennes mines de sel plus en amont. Nous avons d’ailleurs découvert cela la veille, en voulant utiliser l’eau de la rivière pour nous faire un thé… Mauvaise idée!!! L’eau disponible se trouve donc dans le sous sol, mais en quantité limitée, ainsi que dans les nuages. C’est sur cette dernière qu’ils vont concentrer leurs efforts, en mettant en place des mini barrages autour de la forêt permettant de retenir et de stocker l’eau des pluies. En attendant, au pied des pousses se trouve une couche de paille, faisant office de fausse éponge, qui permet de retenir l'humidité et de limiter l’arrosage à une fois toutes les deux, voire trois semaines. « C’est un projet que nous porterons toute notre vie » Abdallah Le challenge est énorme, d’autant que le sol rocailleux et extrêmement sec rend le travail difficile. « Vous ne pouvez pas imaginer à quel point creuser un simple trou relève du défi dans ces conditions » nous précise Ralph. Mais cela en vaut la peine, car devrait bientôt se tenir ici une forêt, capable de produire suffisamment de fruits et légumes pour les habitants du village, mais aussi de permettre à une activité de « tables paysannes » de se développer, c’est à dire de restaurants dont les tables se trouveront au milieu des jardins et de la forêt, et qui ne serviront que des plats préparés à partir de produits fraichement récoltés. « C’est un projet que nous porterons toute notre vie » nous confie Abdallah, tandis que nous empruntons le chemin du retour pour aller visiter son jardin permacole. Dans nos esprits, l’idée de revenir voir comment évolue la forêt fait déjà son chemin… .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e48c83 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e48c83 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e48c83 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e48c83 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e48c83 { column-count: 1; } } .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e49465 { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483a79e49465 .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e49465 .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483a79e49465 figcaption { display: none; } } Réunion au sommet pour le projet de développement de Ait Ben Haddou Ébahis par l’ampleur du projet mené à Ait Ben Haddou, nous souhaitons maintenant en apprendre plus sur les personnes qui l’ont rendu possible. Quelques temps plus tard, car nous ne sommes pas ce qu’on appelle des flèches sur la route, Loubna nous donne donc rendez-vous à Casablanca, dans un espace de coworking et d’accompagnement pour des projets d’économie sociale et solidaire. Nous débarquons au beau milieu d’une réunion animée, menée par quatre étudiants déterminés argumentant point par point leur présentation devant Loubna et Hicham, membres fondateurs du collectif We Speak Citizen ainsi que Hassan trésorier au sein de cette association. La diapositive projetée sur le mur parle de marché solidaire, de structure légale et de gouvernance… Pour comprendre, il faut rembobiner. Marie, Camille, Peggy et Zakaria étudient en ce moment à Rabat et travaillent sur des projets d’entreprenariat sociaux en Afrique. Pour leur mission de fin d’études, ils ont été embauchés, en quelque sorte, par We Speak Citizen pour évaluer la faisabilité -cela semble plutôt bien parti- et réaliser le business plan du projet de développement de tourisme social et solidaire de Ait Ben Haddou et de sa région. .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e4aeb0 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e4aeb0 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e4aeb0 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e4aeb0 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e4aeb0 { column-count: 1; } } Marie rembobine donc pour nous, et revient au début de la présentation. Nous réalisons qu’en réalité nous n’avons entrevu qu’une infime partie de ce projet de développement. Car c’est toute la chaîne de valeurs qui a été repensée ici, le résultat d’une vision qui va bien plus loin que la « simple » plantation d’une forêt… Un tout nouveau concept de logement touristique « chez l’habitant » ainsi que la redéfinition de l’identité propre du territoire et de chaque village de la vallée, un marché solidaire pour valoriser la production locale, la plantation d’une forêt nourricière permettant la production de fruits et légumes pour les familles ainsi que pour le projet de tables paysannes… Le tout porté par les habitants du village, et c’est d’ailleurs ce qui fait la force de cette initiative. ---------- ---------- ---------- La réunion se poursuit longtemps, chaque point étant soigneusement étudié. Nous sommes impressionnés par les objectifs portés ici, ainsi que par le travail fourni par cette équipe de choc… Après avoir partagé un délicieux couscous, Loubna et Hicham nous invitent à poursuivre la discussion chez eux, autour d’un café. Inutile de vous dire que nous acceptons avec plaisir! Part#2 à venir 🙂 Coordonnées de la Forêt des Graines Sauvages Localisation: Ait Ben Haddou, Province de Ouarzazate, Maroc Site web: www.lesgrainessauvages.org E-mail: contact@lesgrainessauvages.org Coordonnées de l'association Ait Aissa Facebook: @Assoaitaissa E-mail: asso.ait.aissa@gmail.com
Continue readingRENCONTRE AVEC MOHAMED AGLAGANE, APICULTEUR ENGAGÉ DANS LA SAUVEGARDE DE L’ABEILLE JAUNE DU SAHARA
Nous sommes à Skoura, une petite ville située dans les contreforts de l’Atlas aux portes du Sahara. Nos recherches sur le projet de préservation de l’abeille jaune du Sahara nous ont mené jusqu’à Sawadi (lire l’article), un écolodge dont les propriétaires ont accueilli des ruches témoins et nous ont gentiment aidés à entrer en relation avec Mohamed Aglagane, l’ancien Président de l’association Albisher, à qui cette ambitieuse entreprise doit son existence. Mohamed, philosophe du désert Nous rencontrons Mohamed un soir après l’école, car en plus d'être apiculteur, Mohamed est également instituteur. Nous nous asseyons autour du traditionnel thé à la menthe et faisons connaissance avec un homme passionné et déterminé. « Sauvegarder l’abeille jaune, c’est un loooong travail! » nous confie-t-il avec un soupir. Mais un travail qui en vaut la peine, tant cette abeille est un symbole d’espoir dans un environnement de plus en plus difficile. Garante des savoirs ancestraux qui lient l’Homme et la Nature, elle est également gardienne de la biodiversité unique qui fait la richesse de cette région aride, mais pleine de ressources. « Je ne pouvais pas rester les bras croisés alors j’ai commencé à apprendre. » Mohamed Mohamed est devenu apiculteur il y a dix ans, quand il a réalisé que cette espèce si particulière était vouée à disparaître si rien n’était fait. « Je ne pouvais pas rester les bras croisés alors j’ai commencé à apprendre » nous dit-il. Avec l’aide et le soutien de nombreux organismes et de personnes* dont l’engagement est à saluer, Mohamed lance l’association Albisher pour mettre en place une structure permettant de cadrer ce projet de sauvegarde. Il est également impliqué dans l'éducation de cinq fils, à qui il enseigne qu’il faut revenir à la nature, non s’en déconnecter. Sa philosophie est pleine de bon sens et l’a d’ailleurs poussé à explorer les techniques de médecine traditionnelle et d’homéopathie, qu’il applique à présent dans son travail aussi bien que dans sa vie… COMMENT TRAITER LE VARROA DE FAÇON NATURELLE? « Vous connaissez le principe de similitude? » nous demande-t-il en introduction. C’est l’un des principes fondateurs de l’homéopathie, qui stipule qu'à maux similaires, remèdes similaires. Pour traiter le varroa par exemple, qui est en quelque sorte le poux de l’abeille, il faudrait donc utiliser la Staphysagria, un remède issu d’une plante appelée « herbe à poux » poussant dans les régions du bassin méditerranéen. Il nous explique que c’est d’ailleurs la technique qu’utilisaient les anciens, expérimentée avec succès par l’association Albisher, en partenariat avec Homéopathes Sans Frontières pour traiter les amandiers contre les pucerons… *L’Office Régional de Mise en Valeur Agricole de Ouarzazate (ORMVAO ) dont Monsieur Mohamed Benedir est le chef de service de l’élevage; La Faculté des Sciences Semlalia de Marrakech (FSSM ) dont Monsieur Ahmed Ouhammou est un botaniste qui a apporté beaucoup d’aide à ce projet; Le Centre d’Études Techniques Apicole de Moselle (CETAM ) dont Paul Schweitzer est le directeur du laboratoire écologique; La Fédération Nationale des Organismes Sanitaires Apicoles Départementaux en France (FNOSADE) dont Monsieur Louis Pister est l’administrateur et a encadré beaucoup de formations apicole au sein d’Albisher; La Fédération Interprofessionnelle Marocaine d’Apiculture (FIMAP) dont Monsieur M’hammed Aboulal est le Président; L’Ambassade Française au Maroc; La Fondation de France (FDF); Et la Fédération Algérienne des Associations d’Apiculteurs dont Mahmoud Lakhal est le Président. .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e4dbe6 { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483a79e4dbe6 .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e4dbe6 .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483a79e4dbe6 figcaption { display: none; } } Il souhaite à présent partager avec nous une petite expérience qui l’a marqué. Il met une bonne cuillère de miel qu’il aplatit légèrement au fond d'une coupelle, verse un peu d'eau dessus et secoue doucement la coupelle en dessinant un cercle pendant quelques secondes. Il nous demande de regarder dans la coupelle et de lui dire ce que nous observons. À notre plus grande stupéfaction, la surface du miel est en train de reconstituer un motif aux alvéoles parfaites, comme si les rayons de cire avaient été imprimés dessus!!! Nous n’en croyons pas nos yeux. Il nous explique alors que c’est une façon de différencier le vrai miel (issu de nectar) du faux (issu de sucre), et que ça s’appelle la mémoire de l’Eau… Ok… Nous sommes tout ouïe. L’abeille jaune et le défi de sa survie Dans cet environnement aride situé à près de 1200 mètres d’altitude entre les montagnes du Haut Atlas et le désert du Sahara, les paysages qui nous entourent sont caillouteux et semblent désertiques… Pourtant, ils recèlent un secret. À y regarder de plus près, une extraordinaire biodiversité végétale s’y cache, avec une abondance d’espèces particulièrement bien adaptées à ce climat difficile. Ainsi, les plantes restent petites et présentent souvent des épines, une surface foliaire réduite afin de limiter l’évapotranspiration, et des fleurs de petite taille aux corolles peu profondes. .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e4f26d { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e4f26d .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e4f26d figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e4f26d { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e4f26d { column-count: 1; } } « On ne peut pas faire mieux que la nature. Le mieux qu’on puisse faire est de protéger cette nature, dont l’abeille jaune, qui est si parfaitement adaptée au climat de sa région. » Mohamed Mohamed nous explique que c’est parce que les conditions sont si spéciales que l’abeille jaune du Sahara, ou Apis mellifera sahariensis, est si remarquable. « On ne peut pas faire mieux que la nature. Le mieux qu’on puisse faire est de protéger cette nature, dont l’abeille jaune, qui est si parfaitement adaptée au climat de sa région » nous explique-t-il. Outre le fait d’avoir une langue plus courte que les autres, lui donnant accès aux plus petites fleurs, elle peut butiner jusqu'à sept kilomètres de sa ruche, contre trois kilomètres en moyenne pour les autres races d’abeilles. Elle est en outre capable de réguler sa population en fonction des apports en nectar, afin d’assurer la survie de la colonie. Une démonstration d'adaptabilité fascinante, d’autant qu’elle est également très douce… ce qui en fait une partenaire idéale pour les apiculteurs! .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e4fdaf { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e4fdaf .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e4fdaf figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e4fdaf { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e4fdaf { column-count: 1; } } Pourtant, sa survie est menacée. Décimée suite à la pulvérisation massive d’insecticide en réponse aux invasions destructrices de crickets, sa population, bien que résistante, a aujourd’hui drastiquement diminué. Les abeilles sont bien présentes, mais celles que nous voyons sont presque entièrement noires. « C’est la transhumance, et aussi l’achat de ruches d’abeilles noires pour repeupler les ruchers désertés après la lutte antiacridienne » nous explique Mohamed. Les apiculteurs du nord et de l’ouest du Maroc travaillent avec des abeilles telliennes (qui sont noires) parce qu’elles sont aujourd'hui plus faciles à trouver, et déplacent leurs ruches au gré des floraisons. Les reines jaunes rencontre alors les faux bourdons des ruches noires et la dilution génétique s’amorce, entraînant la raréfaction des premières. Il faut donc se rendre dans les vallées reculées du Haut Atlas où l’apiculture traditionnelle est encore pratiquée, loin des zones de transhumance, pour trouver trace de l’abeille jaune… Comparaison entre une abeille jaune et une abeille noire, dite tellienne .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e5075d { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483a79e5075d .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e5075d .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483a79e5075d figcaption { display: none; } } La mémoire du miel « Un Monsieur a dit un jour que ce village tient le rucher entre ses mains » Mohamed Le lendemain Mohamed nous emmène donc dans le royaume de l’abeille jaune, au coeur du Haut Atlas. Nous nous rendons dans le village berbère de Tagragra, où le rucher communautaire troglodyte est entretenu selon des techniques ancestrales. « Un Monsieur a dit un jour que ce village tient le rucher entre ses mains » nous dit-il alors que nous arrivons au pied des ruches, creusées à quelques mètres des habitations directement dans la roche. .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e5195c { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483a79e5195c .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e5195c .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483a79e5195c figcaption { display: none; } } Les ruches, dont la face avant est murée, sont composées de deux cavités, partiellement séparées par une cloison. D’un côté se trouvent la reine et le couvain, avec l’orifice de sortie, tandis de l’autre se trouve l'équivalent de la hausse, où s’effectuera la récolte du miel… .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e52cef { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483a79e52cef .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e52cef .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483a79e52cef figcaption { display: none; } } « C’est ici que le travail de sauvegarde de l’abeille jaune commence, c’est la tradition au secours de la modernité! » Mohamed, citant l'un de ses amis Ici, la tradition est reine et les abeilles font partie intégrante de la vie des familles. Cité dans le Coran comme bénéfique pour la santé, le miel est l’un des éléments essentiels en cuisine comme en médecine. À Skoura les femmes, souvent en charge de s’occuper des abeilles, ont également appris à utiliser leur venin pour soigner les animaux aussi bien que les humains. Pour traiter les kystes sur le bétail par exemple, elles font piquer une abeille à l’endroit du kyste, puis vident l'abcès que la réaction à la piqûre a permis de faire éclater, et ensuite remplissent la plaie avec du miel pour assurer la désinfection et la cicatrisation… Elles utilisent aussi le venin contre la leishmaniose, la piqûre du scorpion, la migraine, l'eczéma ou encore l’angine. Et parait-il que le miel est ce qu’il y a de mieux contre les hémorroïdes! « C’est ici que le travail de sauvegarde de l’abeille jaune commence, c’est la tradition au secours de la modernité! » nous explique-t-il en citant l’un de ses amis, Paul Schweitzer. Car c’est ici qu’il faut venir chercher les reines jaunes qui repeupleront les colonies dans les vallées et les palmeraies comme celle de Skoura. .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e53db9 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e53db9 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e53db9 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e53db9 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e53db9 { column-count: 1; } } .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e545b2 { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483a79e545b2 .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e545b2 .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483a79e545b2 figcaption { display: none; } } Le challenge, l’élevage de reines jaunes Le processus n’est pas simple et demande du temps et de l’attention. Pour résumer, l'idée est de prélever du couvain des reines jaunes en montagne, où la race est la plus pure, pour élever de nouvelles reines jaunes qui iront ensuite remplacer les reines noires dans les ruchers ciblés. Petit à petit, et en limitant drastiquement la présence de bourdons noirs, les générations d’abeilles jaunes reprendront le dessus. Mais comme le disait Mohamed en introduction, c’est un travail de longue haleine qui nécessite une implication totale. Pourtant, le jeu en vaut la chandelle et c’est pourquoi l’association Albisher, dont il est le représentant, a pour objet d’offrir des formations aux hommes et femmes volontaires pour s’engager en apiculture. Et l’abeille jaune est une candidate idéale, puisqu’elle offre, en plus de toutes ses autres qualités, un rendement bien supérieur aux cinq kilos en moyenne par ruche actuels… C’est ce qu’on appelle une situation gagnant/gagnant! L’association est d’ailleurs toujours à la recherche de bonnes volontés souhaitant partager leur savoir. À bon entendeur, si vous vous y connaissez en apiculture et que vous avez du temps à offrir, n’hésitez pas à contacter Mohamed! De retour de cette expédition dans les montagnes du Haut Atlas, nous sommes invités à partager le couscous traditionnel du vendredi. Entre deux boulettes, il nous glisse qu’il a une surprise pour nous… Il a contacté deux de ses amis, engagés dans un formidable projet de plantation d’une forêt nourricière au beau milieu du désert, ainsi qu’un autre de ses amis, spécialisé dans l’agro-homéopathie, pour que nous puissions les rencontrer! « Je ne fais que vous donner de bonne fleurs à butiner » nous dit-il en souriant devant notre air ébahi, avec toute la retenue et la sagesse qui le caractérisent. Nous connaissons maintenant nos deux prochaines destinations! Merci Mohamed. Nous étions venus pour découvrir l’abeille jaune du Sahara, et nous repartons persuadés de n’avoir soulevé qu’un grain de sable… Coordonnés Association ALBISHER Localité: Skoura, Province de Ouarzazate, Maroc E-mail: associalbisher@live.fr
Continue readingSKOURA, PARENTHÈSE LUXUEUSE DANS UNE OASIS DE BONHEUR
Rencontre avec Catherine et Philippe à l’écolodge Sawadi Ebrahim étant sur la route du retour, nous nous retrouvons donc à deux pour la suite de l’aventure. Après quelques jours passés dans la Vallée des Roses (lire l’article), nous décidons de nous rendre à Skoura, où nous espérons pouvoir entrer en contact avec un apiculteur qui travaille à sauvegarder l’abeille jaune du désert (lire l’article), malheureusement menacée d’extinction. Avant le départ, nos recherches internet nous avaient menées à l’écolodge Sawadi où Catherine et Philippe, les propriétaires, avaient accueilli des ruchers d’abeilles jaunes. Nous les avions alors contactés pour avoir plus d’informations, et décidons donc de nous rendre là-bas pour les rencontrer et en apprendre plus. .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e5851a { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483a79e5851a .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e5851a .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483a79e5851a figcaption { display: none; } } L’histoire d’un fou Notre GPS nous guide à travers les méandres de cette palmeraie classée au Patrimoine Mondial de l’Unesco, et nous arrivons finalement aux portes du lodge, où Catherine, que nous ne connaissons pas encore, nous accueille avec un air un peu surpris… Il faut dire que nous ne passons pas tout à fait inaperçus! Quand nous lui expliquons qui nous sommes et l’objectif de notre visite, elle est visiblement ravie et nous offre un thé avant de nous faire visiter son paradis. Le domaine est magnifique, avec ses chambres disséminées au sein de 4 hectares où poussent joyeusement oliviers, arbres fruitiers, légumes et plantes aromatiques, ainsi qu’un foisonnement de fleurs aux effluves puissantes. Tandis que nous nous baladons, Catherine nous explique qu’ils sont arrivés ici, douze ans plus tôt, sur un heureux coup de tête. Quand un ami lui a un jour raconté que son frère était devenu fou et qu’il avait acheté une ferme dans une palmeraie au fin fond du Maroc, Catherine embarque Philippe à la rencontre de cet homme, qu’elle n’a pas revu depuis 40 ans… « J’aime bien les fous, ils ont toujours une histoire intéressante à raconter » nous confie-t-elle avec un grand sourire. Ils tombent sous le charme de l’endroit et reviennent régulièrement pendant deux ans, jusqu'à ce jour où Bernard, leur ami, leur annonce qu’il souhaite vendre le domaine. « Nous n’avons pas réfléchi, et d’ailleurs il ne valait mieux pas car c'était tout sauf raisonnable, nous avons décidé d’acheter. Et ça valait le coup! » « J’aime bien les fous, ils ont toujours une histoire intéressante à raconter. » Catherine .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e5977d { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483a79e5977d .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e5977d .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483a79e5977d figcaption { display: none; } } L’aventure Sawadi Située dans la palmeraie de Skoura, classée au Patrimoine Mondial de l’Unesco et l’une des rares à être encore habitée et cultivée, Sawadi compte parmi les nombreuses chambres d’hôtes et hôtels de charme disséminés au milieu des palmiers. Mais Catherine et Philippe souhaitaient construire quelque chose de différent, et c’est guidés par leurs convictions qu’ils bâtissent le projet Sawadi. Quatre hectares dédiés au bien-être, à la permaculture et à la préservation d’animaux de races locales, le tout avec une équipe de quinze personnes vivant au sein de la palmeraie dans un rayon de cinq kilomètres. Une luxueuse oasis de bonheur, où plantes, animaux et hommes vivent en harmonie. Ici, tout a été pensé pour respecter et valoriser le territoire, jusque dans le jardin dont les produits frais et naturellement sains sont proposés dans le restaurant. Chaque chambre a été construite sur le modèle des anciennes Kasbah avec un style et des matériaux traditionnels comme le pisé, et décorée ensuite avec la plus grande attention. La magnifique piscine miroir est au sel, et tous les produits ménagers sont faits maison à base de produits naturels et biodégradables. Le résultat de ces douze années de travail est impressionnant, et leur a d’ailleurs valu le titre de meilleur écolodge au Maroc en 2014! Notre hôte est vraiment sympathique et l’appel du lit confortable et du bain dans la piscine est trop grand, nous ne résistons pas et acceptons avec grand plaisir la réduction offerte sur le prix de la chambre! .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e5bb12 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e5bb12 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e5bb12 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e5bb12 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e5bb12 { column-count: 1; } } .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e5c495 { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483a79e5c495 .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e5c495 .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483a79e5c495 figcaption { display: none; } } Paradis à vendre Séduite par notre vision de la vie et notre envie de nous engager en permaculture, Catherine finit par nous glisser que même s’ils ne sont absolument pas pressés, ils aimeraient bien trouver un couple de jeunes, prêts à relever le défi et poursuivre l’aventure Sawadi, à qui passer la main… L’endroit possède encore un potentiel de développement considérable, et nous avons senti dans la démarche la volonté de préserver les valeurs qui l’ont fondé. À bon entendeur, si vous êtes à la recherche d’un petit paradis au coeur d’une palmeraie au fin fond du Maroc, allez faire un tour à Sawadi 😉 .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e5f5ff { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e5f5ff .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e5f5ff figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e5f5ff { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e5f5ff { column-count: 1; } } Coordonnées SAWADI Site web: http://www.sawadi.ma Adresse: BP 28 Douar Tajanate - Skoura - 45500 Maroc Tel: 00212 524 85 23 41 / 00212 666 91 79 29 Mail: sawadi@sawadi.ma
Continue readingATLAS PART 2 – DE VALLÉE EN VALLÉE
À la sortie de cette piste incroyable entre Merzouga et Zagora, le fait d'être de retour sur la route ne convient pas et nous décidons donc de prendre un raccourci pour rejoindre les contreforts de l’Atlas, au nord de là où nous sommes. .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e61e7a { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e61e7a .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e61e7a figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e61e7a { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e61e7a { column-count: 1; } } Un thé et plus si affinités... Nous voilà donc embarqués une fois de plus de plus sur une piste à peine praticable, taillée à travers un enchaînement de montagnes et de vallées et menant aux nombreux villages berbères qui peuplent le coin. Au détour d’un col, nous apercevons des hommes travaillant à élargir et améliorer l'accès au village niché juste en dessous. Nous les saluons et continuons notre chemin jusqu’au village, où les femmes nous accueillent avec les bracelets, portes clés et autres objets aux couleurs berbères qu’elles fabriquent pour les vendre aux marchés et touristes de passage. Naïma, une jeune femme d’une rare beauté, nous invite gentiment mais très fermement à boire le thé et nous la suivons donc, amusés par son franc-parler (ou plutôt son franc-agir puisque nous ne comprenons pas la langue berbère) et sa spontanéité. Elle nous mène à travers le village jusqu'à sa maison, où nous devons d’abord l’aider à donner à manger et à boire à ses moutons avant d'être invités à entrer. .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e629c5 { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483a79e629c5 .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e629c5 .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483a79e629c5 figcaption { display: none; } } Une fois assis sur des coussins autour de la table, nous sommes rejoints par d’autres femmes, soeurs, tantes et cousines qui se mettent instantanément à discuter gaiement en amazigh, très probablement de nous à en juger par les regards amusés qu’elles nous jettent ouvertement. Elles se mettent d’ailleurs à me regarder avec insistance et finissent par m’orner la tête de foulards aux perles multicolores… Ma tête les fait beaucoup rire et elles ordonnent à Toni de faire une photo de moi, en étant très claires sur le fait qu’il doit me prendre moi, pas elles. C’est d’ailleurs la même chose dans tout le Maroc, à part quelques exceptions, les femmes détestent les photos! Mais leur attention est bientôt détournée de moi, quand elles comprennent que Toni et moi sommes un couple et que Ebrahim… est célibataire!! Dès lors, la conversation se tourne vers lui et Naïma décrète qu’il est à elle, puisqu’elle l’a vu la première. Nous avions déjà entendu dire que parfois les conversations des femmes berbères feraient rougir même le plus libéré des occidentaux, et nous pouvons maintenant en témoigner… Ce n’est pas une légende et je peux vous dire qu’en l’espace de quelques heures, nous avons rougi, et plus d’une fois!! Car elles sont tout aussi explicites avec leurs corps et leurs gestes qu’avec leur langue, que nous n’avons donc pas besoin de parler pour comprendre ce qu’elles rendent très clair. Et ce qui est clair, c’est que Naïma a décidé qu’elle allait épouser Ebrahim… À la fin, c’est Ebi qui nous supplie de partir tellement il est mal à l’aise… Nous décidons donc de reprendre la route avant que les choses ne dégénèrent pour de bon, Toni et moi morts de rires tandis qu’il nous fusille du regard pour que nous arrêtions nos bêtises. Ça finira par marcher, quelques heures plus tard… La Vallée des Roses Après cette aventure nous rejoignons la route principale qui mène à la ville de Kelaat M’gouna, centre économique, commercial et social de la région, et le point de départ (ou d'arrivée selon le sens) de la fameuse Vallée des Roses. Nous sommes à 1500 mètres d’altitude dans les contreforts de l’Atlas, et c’est l’un des rares endroits où les conditions sont idéales pour la culture de la rose de Damas. .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e64538 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e64538 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e64538 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e64538 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e64538 { column-count: 1; } } Nous entrons donc dans la vallée, cherchant un endroit où passer la nuit… Pas facile dans cet endroit où les cultures sont partout, profitant de la rivière pour prospérer! C’est finalement Ebi qui sauve la soirée en repérant sur la carte satellite de Google Maps (très utile!) une zone qui semble dégagée en bordure de rivière. Nous nous engageons dans le chemin mais la route est tellement étroite que nous pensons l'accès impossible quand une française, installée ici depuis plusieurs années, nous interpelle en nous demandant si nous sommes les clients qu’elle attend visiblement avec impatience. Quand nous lui expliquons que non, mais que nous sommes à la recherche d’un endroit où camper, elle nous confirme que si nous arrivons à passer, il y a effectivement un espace idéal au bord de l’eau. Le lendemain nous apprenons que bien qu’en retard de deux semaines cette année, la récolte des roses vient de commencer dans toute vallée, et nous nous aventurons à pied de l’autre côté de la rivière pour aller admirer les champs… Mais nous découvrons qu’au lieu de champs intensifs (ils existent bien mais se trouvent plus en aval dans la plaine), ici les rosiers sont plantés de façon traditionnelle autour des cultures vivrières de blé et de luzerne, en haies protectrices, notamment contre les chèvres. .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e65163 { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483a79e65163 .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e65163 .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483a79e65163 figcaption { display: none; } } .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e65d52 { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483a79e65d52 .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e65d52 .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483a79e65d52 figcaption { display: none; } } Il faut savoir que comme les populations n’ont pas les moyens d’acheter des produits pour traiter leurs champs, ils utilisent les méthodes ancestrales de rotation et de diversification des cultures. Ainsi, ce sont les différentes espèces qui prennent soin les unes des autres, comme la luzerne dont les racines enrichissent le sol en y fixant l’azote naturellement présent dans l’air… Et cela fonctionne, puisque sur de tous petits espaces ils arrivent à produire du blé, de la luzerne, des figues, des amandes, des olives, des pêches, des pommes, des grenades, des abricots, des noix, des dattes, des petits pois et bien sûr les fameuses roses! Historiquement utilisée pour ses propriétés médicinales et cosmétiques, la rose constitue aujourd’hui une source de revenu supplémentaire à travers la fabrication et l’exportation d’eau de rose. Dès les premiers rayons du soleil, qui activent la photosynthèse de la fleur et libèrent sa puissante fragrance, les femmes se mettent au travail. Durant quatre heures, elles récolteront les fleurs arrivées à maturité qui seront distillées, ainsi que les boutons prêts à s’ouvrir pour les faire sécher et confectionner des sachets. Elles se rendent ensuite au village, où le mari (ou le frère) prend le relais pour aller faire peser les sacs et récupérer l’argent pour le foyer… Mouais. Brrrref, nous passons néanmoins un super moment et reprenons notre route après avoir dégusté une délicieuse omelette berbère, dont je vous partagerai bientôt une version personnalisée de la recette, promis! .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e67a74 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e67a74 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e67a74 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e67a74 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e67a74 { column-count: 1; } } Sur la piste de l'oued Nous quittons la vallée des roses et rejoignons à présent les gorges du Dades. Nous nous arrêtons devant une boulangerie et Ebi sort acheter du pain pendant que Toni, par réflexe, jette un oeil à la voiture et aux pneus (oui pour le coup je ne sers pas à grand chose!)… Visiblement une bonne idée, puisqu’il remarque une fuite d’huile venant des freins!!! Sachant que la route ne devient que plus escarpée quelques kilomètres plus loin, nous décidons de faire demi-tour pour trouver un endroit et résoudre le problème. Pendant ce temps-là, Ebi revient, visiblement amusé… Un enfant, qui sortait de la boulangerie quand il est arrivé, a essayé de lui vendre le pain qu’il venait d’acheter pour trois fois le prix!! Non mais tu as raison, il fallait tenter 😉 Une fois installés, nous sortons le hi lift pour la première fois. Pas le choix, il faut démonter la roue pour trouver l’origine de la fuite! Résultat, un boulon dévissé… Pas bien méchant, mais cela nous rappelle qu’il faut tout le temps checker son véhicule, surtout quand on fait de la piste! Le lendemain nous repartons avec des freins qui fonctionnent, un bon point, et empruntons une piste qui relie les gorges du Todra, un peu plus à l’est. En fait de piste, nous remarquons rapidement que nous roulons dans le lit d’un oued asséché, qui sillonne entre les pitons volcaniques sur une vingtaine de kilomètres… Espérons juste qu’il ne pleuve pas! Mais le trajet vaut vraiment le détour (si vous avez un 4x4 je précise) car les paysages sont splendides, pour changer. Nous nous arrêtons pour déjeuner au pied d’une impressionnante coulée de lave (oui oui vous avez bien lu) et en profitons pour détailler les différentes strates géologiques mises à nu par l’eau au fil du temps. Il se trouve que c’est une activité fascinante, même en y connaissant rien. .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e686a8 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e686a8 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e686a8 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e686a8 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e686a8 { column-count: 1; } } .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e69088 { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483a79e69088 .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e69088 .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483a79e69088 figcaption { display: none; } } Un peu plus loin, nous quittons l’oued pour nous engager sur une piste qui nous mène plus en altitude, jusqu'à arriver sur un plateau dominant une plaine qui s’ouvre à perte de vue devant nous… La route principale je trouve juste en dessous de nous, et il va maintenant falloir se trouver un spot pour la nuit! Pas facile dans cette zone ultra-touristique. Les gorges sont magnifiques mais il n’y a qu’une route et les falaises abruptes empêchent toute fuite! Nous atterrissons donc dans le seul camping où il reste de la place et nous résignons à payer notre nuit… Le lendemain, Ebrahim (photo-reporter de métier) nous explique qu’il souhaite aller rencontrer des villageois qui se battent depuis des années contre une entreprise qui extrait de l’aluminium et vident leurs puits. Nous savons le sujet sensible dans le pays, et même si la cause est sacrée, se rendre là-bas en tant que touriste français est une mauvaise idée. Nous le laissons donc partir seul, en lui souhaitant bonne chance et en espérant que tout se passe bien pour lui… Quelques jours plus tard, nous le retrouvons à Skoura. Tout s’est très bien passé, même s’il a du marcher dans la montagne pendant plusieurs heures pour pouvoir quitter le village sans se faire arrêter! .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e6c013 { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483a79e6c013 .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e6c013 .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483a79e6c013 figcaption { display: none; } } Après cette aventure, il nous annonce qu’il est temps pour lui de rentrer. Nous aurons passé un mois intense tous les trois, et ce fut un plaisir de partager tous ces moments avec lui… Nous nous donnons rendez-vous un jour, quelque part, et nous quittons avec émotion, avant de reprendre la route à deux!
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300 kilomètres de piste en plein désert A la sortie de Merzouga, au lieu de continuer sur la route nous nous engageons donc sur la piste qui nous mènera au coeur du désert, à travers des paysages incroyables… Difficile de trouver les mots pour décrire l'immensité des espaces que nous traversons. Une minute nous avons l’impression de rouler sur la Lune, et la suivante nous sommes sur Mars… Trouver un arbre est un challenge, mais nous ferons malgré tout notre pause déjeuner à l’ombre. Une bande de 4x4 suréquipés passe devant nous dans un nuage de poussière et nous sommes obligés de nous jeter sur la nourriture pour la protéger du sable! Après avoir traversé un lac asséché, expérience de conduite absolument unique, où la piste n’est plus qu’un dessin sur notre carte, nous devons naviguer au cap pour trouver notre chemin. Le sable se fait de plus en plus profond et nous sentons les pneus s’enfoncer et la voiture ralentir de façon alarmante… C’est à ce moment là que nous croisons les 4x4 dans l’autre sens, qui abaissent leur vitre pour nous informer que plus loin c’est encore pire et qu’ils ont du sortir les treuils pour tirer l’un des véhicules qui s'était complètement ensablé. Vu comme ils sont équipés, nous comprenons que si eux ne sont pas passés, nous ne risquons pas d’y arriver et faisons donc demi tour pour les suivre jusqu’au village le plus proche. .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e6f297 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e6f297 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e6f297 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e6f297 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e6f297 { column-count: 1; } } .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e6fcba { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e6fcba .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e6fcba figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e6fcba { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e6fcba { column-count: 1; } } Nous avons été vraiment très chanceux sur ce coup là. Si nous avions dû continuer pour nous ensabler la voiture plus loin, nous n’aurions jamais eu assez de gasoil pour faire demi tour… Cela nous servira de leçon, et nous apprécions donc particulièrement nos éclaireurs! De retour au village, nous sortons les cartes et les gps pour tenter de trouver un autre passage. Enfin, l’un des membres du groupe nous demande avec quel gps nous naviguons et nous le sentons un peu moqueur quand nous lui avouons utiliser l’application maps.me. N'empêche que la carte est hyper précise et que nous avons même un itinéraire alternatif! Les villageois, pour le coup pas particulièrement aimables, nous proposent de nous guider moyennant beaucoup d’argent. Pas moyen de négocier, nous refusons donc et décidons de tenter notre chance. Au moment de repartir nous sommes rejoints par un cinquième 4x4, un couple de français qui vivent à Casablanca et explorent le Maroc pendant leurs week-ends et vacances. Ils ne sont pas particulièrement équipés pour le tout-terrain et sont donc ravis de se joindre au groupe! C’est parti pour le contournement de la zone ensablée. Nous suivons l’oued asséché sur plusieurs kilomètres puis le traversons pour ressortir de l’autre côté et rejoindre la piste… Il y peut-être moins de sable, mais cela reste limite et si nous parvenons finalement à passer, c’est de justesse! .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e70784 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e70784 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e70784 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e70784 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e70784 { column-count: 1; } } .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e7119e { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e7119e .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e7119e figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e7119e { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e7119e { column-count: 1; } } .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e71a81 { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483a79e71a81 .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e71a81 .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483a79e71a81 figcaption { display: none; } } Le groupe qui avait fait demi tour nous lance une bière fraîche pour fêter ça et trace sa route. Nous restons en arrière avec les français, Mahbouba et Olivier, avec qui nous nous découvrons une passion commune pour la recherche de cailloux et de fossiles (on peut y passer des heures, ce pays est un paradis pour les géologues en herbe!). Nous continuons donc notre route avec eux et ne résistons pas à l’envie de nous arrêter dans l’auberge qui porte le nom de Dinosaur KemKem, et se dresse en plein milieu de nulle part. Le propriétaire nous accueille avec un sourire qui menace de lui fendre le visage tellement cela lui fait plaisir de nous voir… Plaisir partagé, pour sur, surtout quand le tajine géant qu’il nous a préparé arrive sur la table! Le soir venu, la traditionnelle tempête de sable se déchaîne alors que nous sommes déjà couchés et nous sommes contraints de replier le bas de la tente (la partie amovible dans laquelle Ebi dort) en catastrophe, une fois de plus… Nous avions l’espoir que les murs de l’auberge nous protégeraient, mais visiblement rien n’arrête le vent du désert!! Le lendemain nous rejoignons Zagora sans encombre, avec des étoiles plein les yeux… Le retour sur la route goudronnée est une punition après cette piste de fou, et nos co-pisteurs, du même avis, repartent pour de nouvelles aventures alors que nous empruntons la Vallée du Drâa pour rejoindre l’Atlas une nouvelle fois… .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e737ac { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e737ac .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e737ac figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e737ac { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e737ac { column-count: 1; } } .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e7417e { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e7417e .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e7417e figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e7417e { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e7417e { column-count: 1; } } .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e7498c { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483a79e7498c .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e7498c .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483a79e7498c figcaption { display: none; } }
Continue readingUNE PLONGÉE AU COEUR DU DÉSERT, PART 1 – DE ERRACHIDIA À MERZOUGA
La Vallée du Ziz Après notre épopée à travers la forêt de cèdres, nous reprenons la route dans un décor de plus en plus aride et rocailleux. Nous entrons dans le royaume du désert et je verse d’ailleurs ma première larme (oui il y en aura d’autres!) devant ce paysage qui donne tout son sens au mot grandiose. Les strates bien visibles nous donnent un aperçu des forces mises en jeu ici, et le relief dessine l’histoire de cet endroit. Je profite d’une pause café au bord de la rivière Ziz, que nous longerons pendant une centaine de kilomètres, pour reprendre mes esprits et photographier ce berger et son âne qui profitent eux aussi d’une pause au soleil… .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e78c5a { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e78c5a .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e78c5a figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e78c5a { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e78c5a { column-count: 1; } } Nous longeons le canyon qui abrite la rivière et alimente le réservoir du barrage El Hassan Addakhil, qui apparait tel un mirage turquoise devant nos yeux ébahis. Nous décidons de revenir sur nos pas pour descendre dans le canyon et prendre le sentier qui colle la rivière au plus près. Au bout de quelques sinueux kilomètres, le sentier se termine juste avant le barrage et nous garons la voiture pour aller voir à pied. À quelques mètres de nous, au bord de l’eau, se tient un animal que nous ne reconnaissons pas tout de suite. Pendant un long moment nous n’osons pas approcher et observons avec excitation. Est ce un chien? Ou un chacal? Nous avons notre réponse quand la bête se réfugie dans l’eau en nous apercevant. La loutre fait une galipette et s’en va tranquillement, alors que je peste de ne pas avoir pris mon appareil photo… En nous renseignant sur la question, nous apprenons qu’ici les gens les appellent les chiens de barrage et qu’il est très rare d’en voir. Menacées par la valeur de leur fourrure et même de leur chair, elles ont également besoin d’une eau de bonne qualité et leur espace de vie se réduit à mesure que s'étend le notre. Enchantés par cette rencontre rare et inattendue, nous décidons de camper sur les berges asséchées de la rivière et sortons la longue vue au cas où la loutre déciderait de réapparaître. Nous montons la tente et décidons d’allumer un feu pour cuisiner... Pas de loutre en vue, mais nous profiterons de cette soirée jusque là plutôt calme pour s’initier à la photo de nuit! .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e79889 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e79889 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e79889 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e79889 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e79889 { column-count: 1; } } .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e7a1af { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483a79e7a1af .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e7a1af .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483a79e7a1af figcaption { display: none; } } À peine avons nous rangé le matériel que le vent se lève. En moins de temps qu’il n’en faut pour le lire, nous nous retrouvons à devoir replier la tente en urgence car les bourrasques chargées de poussière menacent de tout arracher. Nous ne le savons pas encore, mais nous allons acquérir beaucoup d’entrainement dans ce domaine dans les semaines à venir… Avec le recul, nous voyons là un cadeau de bienvenue dans le désert 😉 C’est donc la première fois que nous sommes contraints de dormir dans notre tente de randonnée depuis la Nouvelle Zélande. Nous qui avons failli ne pas la prendre car elle prend quand même de l’espace, nous sommes absolument ravis car nous réalisons que la tente de toit n’aime vraiment pas le vent! .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e7b495 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e7b495 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e7b495 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e7b495 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e7b495 { column-count: 1; } } Le lendemain, nous décidons de trouver un autre spot car l’eau n’est accessible que par les rives vaseuses, et nous apercevons l’endroit parfait, quelques kilomètres en amont… de l’autre côté de la rivière! Nous avançons à pied pour être sûrs de savoir où mettre les roues, mais le passage est facile (comparé à ce qui nous attend plus au sud!!) et nous passerons deux jours à pleinement profiter de cet endroit vraiment spécial… .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e7c010 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e7c010 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e7c010 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e7c010 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e7c010 { column-count: 1; } } .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e7c592 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e7c592 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e7c592 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e7c592 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e7c592 { column-count: 1; } } .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e7cf1c { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483a79e7cf1c .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e7cf1c .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483a79e7cf1c figcaption { display: none; } } Mais nous n’avons encore rien vu, et reprendre la route est un vrai plaisir. Le paysage change à une vitesse dingue et nous passons nos journées à en prendre plein les mirettes. Nous avions eu ce même sentiment en NZ, chaque fois que nous prenions le volant pour aller quelque part… Peut être le fait d'être au portes du désert ajoute-t-il à l’excitation générale, car ce sont trois piles électriques chargées à bloc qui montent dans la voiture. Après avoir rechargé notre stock de nourriture, nous reprenons notre route pour passer le lac et rejoindre la vallée du Ziz un peu plus loin. Alors que nos yeux ne distinguent qu’une étendue rocailleuse à perte de vue, la vallée apparait soudain au fond d’un large canyon. Telle un fleuve qui sillonne entre les falaises, l’oasis verdoyante tapisse le fond de la vallée. Une vision d’autant plus impressionnante que nous nous tenons au bord de la falaise, et que le ciel menaçant et le vent ajoutent une touche dramatique à l’instant… Nous décidons de ne pas tenter le diable avec la météo et de faire une pause ici, où les falaises devraient nous protéger du vent si besoin… Nous profitons du lendemain pour nous balader dans l’oasis, et découvrons un monde à part entière, vibrant de vie et de couleurs. L’eau est partout, affluant de la rivière vers les centaines de canaux d’irrigation installés dans toute l’oasis et les oiseaux, dont les chants puissants annoncent le printemps, font un festin de tous les insectes qui volent tout autour. Les champs de blé parsemés de coquelicots alternent avec la luzerne, et les figuiers, dattiers et oliviers procurent une ombre qui maintient une humidité constante à travers l’oasis. À notre approche des tortues sautent du rocher sur lequel elles prenaient le soleil pour se cacher dans la rivière. Les grenouilles sont tout autour et il presque difficile de ne pas marcher dessus tant elles sont bien camouflées! .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e7f52a { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e7f52a .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e7f52a figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e7f52a { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e7f52a { column-count: 1; } } .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e7ff6a { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e7ff6a .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e7ff6a figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e7ff6a { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e7ff6a { column-count: 1; } } .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e80960 { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483a79e80960 .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e80960 .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483a79e80960 figcaption { display: none; } } Merzouga et ses dunes de sable Apres avoir longé la rivière pendant un long moment, nous arrivons en vue de Merzouga et de ses célèbres dunes. Difficile de décrire ce que l’on ressent en arrivant au pied de ces géantes de sable… Probablement un mélange d'émerveillement et d’apprehension devant la puissance qui se dégage de l’endroit! Nous garons la voiture au pied de l’une des plus hautes dunes et attendons la fin de la journée pour la gravir et admirer le coucher du soleil. Ebrahim décide de partir en expedition pour tenter de dormir dans l’un des très nombreux campements situés au coeur des dunes et nous lui souhaitons bonne chance en nous donnant rendez-vous au matin. Emplis d’un calme serein, nous admirons les couleurs changeantes du soleil couchant quand un bruit de moteur nous fait nous retourner. Deux motos sont en train d’essayer de gravir la dune sur laquelle nous sommes juchés mais la pente est tellement raide que nous nous demandons s’ils ne vont pas se retourner… Ils parviennent finalement au sommet et continuent leur route. Alors que nous redescendons nous aussi, c’est à présent un groupe de 4x4 qui tente l’ascension… Le premier parviendra en haut, mais les autres se retrouvent ensablés à mi-chemin et c’est à pied qu’ils iront finalement au sommet! .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e82e4c { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e82e4c .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e82e4c figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e82e4c { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e82e4c { column-count: 1; } } .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e837ef { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e837ef .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e837ef figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e837ef { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e837ef { column-count: 1; } } Il est maintenant grand temps de se trouver un endroit pour passer la nuit, et nous manquons de nous ensabler à quelques mètres à peine de la piste… Ahhh ce n’est donc pas une légende, il faut vraiment dégonfler les pneus quand on veut rouler dans le sable! Nous rangeons cette information dans un coin de notre tête et nous décidons pour un arbre adossé à une mini dune. On a effectivement cru qu’en cas de coup de vent, cela semble fréquent par ici, nous serions à peu près à l’abri… Nous profitons d’un petit apéro quand nous apercevons la pleine lune, rouge et énoooooorme, qui se lève sur les dunes… L’instant est digne d’une carte postale, jusqu’au moment où la lune disparait, d’un coup, tout simplement. Je ne comprends pas tout de suite ce qu’il se passe et me demande si mes yeux me transmettent la bonne information, quand une bourrasque chargée de sable s’abat sur nous. Puis une autre, et encore une autre… Nous sommes tout simplement au milieu d’un tempête de sable et ne voyons absolument plus rien à dix mètres. Nous décidons de monter notre tente « tempête » avant de nous retrouver pour de bon dans le noir (avec le sable c’est encore pire avec les frontales) et sommes obligés de l’arrimer à la voiture avec des sangles pour ne pas qu’elle s’envole! Non, les sardines dans le sable ne sont pas d’une efficacité redoutable 😉 Nous avalons un diner rapide cachés dans la voiture puis nous endormons tant bien que mal, les parois de la tente ballottées dans tous les sens par les puissantes bourrasques. Au matin, le calme est revenu quand nous nous réveillons, et nous réalisons que notre petite tente n’est pas étanche au sable… Nos pieds sont enfouis sous une véritable dune!! Nous prenons un petit déjeuner rapide en attendant Ebi, qui revient ravi de sa soirée… En regardant la carte, on se dit que cela pourrait être sympa de rejoindre Zagora par la piste qui longe la frontière algérienne… Nous nous apprêtons à parcourir ce qui reste, encore à ce jour, l’un des plus beaux paysages qu’on ait traversés! .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e8441c { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483a79e8441c .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e8441c .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483a79e8441c figcaption { display: none; } }
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Rencontre avec Mohamed et sa famille, bergers dans l’Atlas Méditerranéen Changement de décor Après cet épisode citadin à Meknes et Fes nous n’avons qu’une envie, retourner dans la campagne au grand air! Juste au sud de là où nous sommes se trouve le Moyen Atlas, et c’est donc là-bas que nous nous dirigeons. Nous quittons les collines verdoyantes et découvrons des paysages de plus en plus montagneux. Plus nous montons en altitude, plus il fait froid et plus le temps se dégrade… En arrivant aux abords d’Ifrane, nous remarquons que le sol est couvert de banc… Stupeur générale dans la voiture! Ce ne serait quand même pas de la neige?? Nous sortons pour en avoir le coeur net et découvrons que ce sont des grêlons, de la taille d’une cacahuète!! Visiblement la tempête nous devance de peu, et nous n’avons aucune idée de sa direction! Nous avons prévu de dormir sur les rives d’un petit lac que nous avons repéré dans le Parc National de Khenifra, et reprenons notre route dans un decor digne des steppes mongoliennes… Des hameaux portant le symbole Berbère se succèdent dans des clairières et plateaux à l’herbe rase, au milieu d’une dense forêt de cèdres où parait-il qu’il est rare, mais possible, d'apercevoir des loups. .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e874ee { column-count: 2; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e874ee .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e874ee figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e874ee { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e874ee { column-count: 1; } } Quand l’univers te fait signe La journée avance et la température baisse de plus en plus mais nous sommes toujours à une trentaine de kilomètres de notre destination. Toni arrête soudain la voiture et nous dit qu’il ne sait pas trop pourquoi, mais qu’il a le sentiment qu’il faut qu’il aille voir ce qu’il y a de l’autre côté de la colline qui se dresse à notre droite. Le sommet n’est pas loin et nous gravissons la pente rendue glissante par la pluie pour découvrir, à notre plus grande surprise…. Un gros rien. Le ciel est bouché et on ne voit pas grand chose à part l’autre versant de la colline. C’est en nous retournant pour rejoindre la voiture, morts de rires, que nous apercevons la raison pour laquelle, peut-être, Toni a senti que nous devions nous arrêter à cet endroit… Une silhouette emmitouflée dans un épais manteau descend résolument la colline en face de nous et vient à notre rencontre. Comme nous n’avons pas vu d’habitations depuis un moment, nous sommes un peu étonnés de voir cette femme, seule avec ses chèvres au milieu de nulle part. En tout cas, elle a l’air super contente de nous voir! Elle s’appelle Ijja et elle nous invite, à grand renfort de gestes, à la suivre en haut de la colline. Nous acceptons volontiers, à la fois touchés par son sourire et curieux de savoir où elle nous emmène. La boue et les kilos s’accumulent sous nos chaussures pendant que nous marchons, et Toni suit péniblement avec le 4x4, qui patine et peine à grimper la pente. Arrivés en haut, nous découvrons des petites bâtisses nichées à l’abri des regards dans le creux de la colline, entourées d’une haie protectrice de branchages piquants. Ijja nous présente à Mohamed, son mari, qui à son tour nous présente sa deuxième femme (oui oui, tout à fait) Melila, sa fille de 3 ans Maïma, sanglée dans le dos de sa maman, et sa belle-maman (la maman de Melila) Fathma. .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e88544 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e88544 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e88544 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e88544 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e88544 { column-count: 1; } } Un thé au coin du feu Nous pénétrons dans l’enceinte gardée par les clôtures (et les chiens, qui sont attachés la journée et libérés durant la nuit), et nous dirigeons vers l’une des maisons, bâtie avec des rondins de bois et recouverte de plusieurs couches de bâches en plastique. Nous ôtons nos chaussures pleines de boue et passons la porte. À l’intérieur, un chat est confortablement installé devant le poêle, qui trône au milieu de la pièce et dispense une chaleur tellement agréable que je réalise soudain à quel point il fait froid dehors! Dans un coin de la pièce, le sol en terre battue est modelé pour délimiter l’espace où l’on utilise l’eau, et évacuer celle-ci directement au dehors. Mohamed nous invite à nous installer sur les épaisses couvertures disposées autour du poêle pendant que ses femmes préparent le thé. C’est la première fois que nous rencontrons une famille polygame et sur le coup je dois avouer que cette idée nous laisse un peu perplexes…. Nous avons appris, après ça, que la polygamie est effectivement encore présente au Maroc, même si c’est une pratique de moins en moins répandue, surtout depuis que les femmes ont leur mot à dire dans l’affaire! Mohamed doit sentir notre perplexitude car il nous explique (ou en tout cas nous pensons comprendre) que Ijja est sa première femme, que leurs enfants sont grands et partis à la ville, et qu’il a ensuite épousé Melila qui est venue s’installer avec sa maman. La langue qu’il parle nous est inconnue et pour cause, il s’agit de l’amazigh, la langue berbère que nous entendons pour la première fois. Melila nous présente une aiguière et un bassin, qui nous permet de nous laver les mains à tour de rôle sans avoir à nous lever. Le rituel est observé avant et après chaque repas et chaque encas (ici les gens ont l’air d’adorer manger!) car on mange traditionnellement avec la main droite et non avec des couverts. Nous dégustons ensuite le thé, accompagné de pain frais, d’huile d’olive, de beurre et d’olives pendant que se poursuit une discussion certes un peu décousue mais néanmoins très animée! La préparation du couscous Ijja nous annonce que nous allons préparer un couscous, qui normalement se déguste plutôt le vendredi, jour saint. Comme nous ne sommes pas vendredi, nous réalisons que c’est un véritable honneur qu’ils nous font, et l’un de leurs poulets est d’ailleurs sacrifié pour l’occasion. Pas moyen de refuser, ni particulièrement bienvenu de s’apitoyer sur le sort du poulet même si l'idée ne me réjouit pas… Avant de commencer la préparation, les trois femmes se mettent en tête de me retenir les cheveux avec un foulard qu’elles me nouent sur la tête, pendant que les hommes s’en vont dans une pièce voisine. Les quelques prochaines heures sont consacrées à la préparation du plat, et notamment de la semoule. Dans ma recette, ça prend dix minutes et c’est tout simple. Mais ici c’est tout un art, et il faut masser délicatement la semoule plusieurs fois, entre des temps de cuisson à la vapeur, avant d’obtenir une consistance qui soit satisfaisante. Melila vérifie d’ailleurs régulièrement que j’accomplis mon travail avec efficacité et semble contente de mon travail 😉 Entre deux séances massage de semoule je m'échappe pour aller voir ce que font les hommes, et je les découvre blottis sous des couvertures dans une pièce glaciale! Pour quelle raison venir ici alors qu’il fait tellement bon dans l’autre pièce? Peut-être est-ce lié à la préparation du repas? Où bien est-ce courant pour les hommes de se retirer pour avoir des « conversations d’hommes »…? En toute honnêteté le mystère reste entier! Néanmoins nous partagerons le couscous tous ensemble, et d’une façon nouvelle pour nous: en premier vient le poulet et la sauce aux olives avec du pain, puis en second vient le plat de semoule, accompagné des legumes ainsi que de lait chaud et salé, versé au dernier moment sur la semoule. La combinaison est plutôt surprenante à la première bouchée, mais le lait rend la semoule très onctueuse et le résultat est plutôt bon! .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e89030 { column-count: 2; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e89030 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e89030 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e89030 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e89030 { column-count: 1; } } Une nuit sous les couvertures Mohamed enfourne les boules de semoule dans la bouche de sa fille, pendant que nous discutons aidés par un livre d’images pour enfants, un outil bien pratique pour communiquer! Il nous confirme qu’il y a bien des loups dans la forêt, et que les chiens sont là pour garder le camp. Il faut donc faire très attention quand on sort, ce qu’il ne nous laisse d’ailleurs pas faire seuls, et hors de question de nous laisser repartir de nuit! Nous sommes chaleureusement invités à rester, et Melila nous prepare des couchages dans la pièce où il fait très froid… Je me prépare à aller chercher nos sacs de couchages avant de comprendre que nous n’en aurons absolument pas besoin! Une montagne de couvertures en laine, toutes plus épaisses et chaudes les unes que les autres nous attend. Nous nous glissons dans nos lits, et sombrons rapidement dans le sommeil, immobiles sous le poids des couvertures. Au petit matin, nous nous éveillons au son des moutons qui expriment leur faim à pleine voix. Nous nous levons et sortons de notre chambre, et nous retrouvons plongés dans le rituel des activités matinales. Sortir les chèvres, nourrir les moutons, traire la vache, remplir les abreuvoirs est les bidons de la cuisine… Le travail ne manque pas avant de prendre le petit déjeuner, et nous dégustons ensuite le thé, accompagné de pain, de beurre frais et d’huile d’olive pendant que Mohamed prépare son sac. Il nous fait comprendre qu’il souhaite venir avec nous dans le 4x4, pour qu’on le dépose à Mrit, une quarantaine de kilomètres plus loin. Avant de partir nous nous prêtons tous au jeu d’une séance photo, et nous profitons de notre petite imprimante pour leur en offrir quelques unes, en souvenir de notre passage ici. Mohamed a l’air content de faire un bout de chemin avec nous, mais Ijja et Melila sont tristes de nous voir partir… Malgré le peu de temps passé ensemble il n’est pas facile de dire au-revoir, mais l'idée de les revoir peut-être un jour adoucit le moment et nous prenons finalement la route, Mohamed installé sur le siège passager arborant un grand sourire et moi recroquevillée entre le frigo et les chaises (rires). Même si Mrit n’est pas vraiment sur notre route, nous sommes heureux de passer ce moment avec lui. Il nous explique qu’il rêve d’aller s’installer en France, et nous n’avons pas le coeur de lui expliquer que sa vie ne serait pas meilleure qu’ici, bien au contraire… Au lieu de cela, nous lui offrons à notre tour de passer nous voir si jamais il venait un jour. À sa tête, nous comprenons que cela représente beaucoup pour lui… .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e8a20f { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e8a20f .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e8a20f figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e8a20f { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e8a20f { column-count: 1; } } .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e8ab12 { column-count: 2; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e8ab12 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e8ab12 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e8ab12 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e8ab12 { column-count: 1; } } .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e8ba78 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e8ba78 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e8ba78 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e8ba78 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e8ba78 { column-count: 1; } } Épopée pour devancer la pluie dans la forêt de cèdres Après l’avoir déposé à Mrit, nous reprenons la direction du lac Auguelmam Zigza, notre destination d’origine. Au bout d’une piste qui sillonne entre les arbres, nous parvenons sur un plateau au milieu duquel, adossé à la forêt, se trouve le lac. Nous y sommes accueillis par des macaques qui semblent régner en maîtres sur l’endroit. Devant les quelques tentes berbères, dressées sur les rives surplombant le lac, mijotent des tajines qui paraissent prononcer nos noms avec insistance. Nous cédons à la tentation (assez facilement il faut avouer) et en profitons pour jeter un oeil à la carte. Nous optons pour une piste qui coupe au milieu de la forêt pour rejoindre l’axe qui mène vers l’est du pays, de l’autre côté des montagnes. En nous engageant sur la piste, nous croisons un groupe de motards qui rebrousse chemin. Ils contourneront par la route car les rochers rendent le passage trop difficile… Nous continuons néanmoins et en effet, plus nous avançons et moins nous sommes sûrs de pouvoir sortir. Nous arrivons au coeur des montagnes, la piste sillonnant sur les pentes bien abruptes. La pluie fait son apparition et la visibilité joue à cache-cache avec nous, mais le 4x4 fait son travail et nous progressons tranquillement. Quand la brume finit par monter, les vues sont mystiques. Le fond de la vallée disparait et les cèdres qui se dressent majestueusement semblent défier les cieux, tandis que nous naviguons entre ciel et terre à on ne sait plus très bien quelle altitude. Les ruisseaux formés par la pluie sinuent paresseusement entre les arbres sur le sol tapissé d’herbe d’un vert tendre. Nous voyons immédiatement le spot de camping parfait, mais la pluie qui redouble d'intensité nous pousse à continuer… Parait que de l’autre côté il fait beau… Nous roulons jusque tard pour devancer la pluie battante, et finissons par nous arrêter à la sortie des montagnes. Les nuages y semblent accrochés, et nous devinons la pluie qui tombe mais passerons la nuit au sec, et prendrons même un petit déjeuner au soleil, ce qui suffit amplement à notre bonheur! .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e8c4d2 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e8c4d2 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e8c4d2 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e8c4d2 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e8c4d2 { column-count: 1; } } .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e8cc73 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e8cc73 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e8cc73 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e8cc73 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e8cc73 { column-count: 1; } } .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e8d530 { column-count: 2; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e8d530 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e8d530 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e8d530 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e8d530 { column-count: 1; } }
Continue readingLA RÉGION DU RIF – UNE ROUTE TOUT EN COULEURS
Randonnée vertigineuse dans le parc national de Talassemtane Au matin, après avoir goûté notre première omelette au cumin (recette que nous adoptons instantanément), nous filons dans les montagnes et nous arrêtons à Akchour dans le parc national de Talassemtane. Le camping que nous trouvons est un espace aménagé au bord de la rivière, et le monsieur qui travaille là se propose de nous préparer notre tout premier tajine. Affamés, nous apprenons pourtant qu’un bon tajine se mijote à feux doux, pendant ce qui nous parait être looooooogtemps!! Mais il faut avouer que c’est un régal pour nos papilles, et nous le dévorons d’ailleurs en quelques minutes. La vallée verdoyante regorge de possibilités pour randonner et nous choisissons de nous rendre au Pont du Diable, une arche naturelle à laquelle on accède par un sentier à flanc de montagne, dominant le canyon… Une petite mise en jambes vertigineuse mais bienvenue après ces derniers jours!! .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e90a7e { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e90a7e .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e90a7e figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e90a7e { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e90a7e { column-count: 1; } } .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e9134c { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e9134c .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e9134c figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e9134c { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e9134c { column-count: 1; } } Chefchaouen, dite la Ville Bleue Nous continuons notre route et arrivons à Chefchaouen, petite ville construite à flanc de montagne et également appelée la Ville Bleue. Nous garons la voiture sur un parking surplombant la ville et nous engouffrons dans ce labyrinthe de ruelles, plus colorées, charmantes et pentues les unes que les autres. L’endroit est digne d’une carte postale… Le bleu emblématique de la ville est partout, ses teintes variant du pastel à l’indigo profond, mis en valeur par le blanc et les tons naturels de la pierre. Les échoppes regorgent de sacs de pigments bruts de toutes les couleurs, d’épices, de tapis, de bijoux et je mène, avec succès, ma première lutte contre une malencontreuse et récurrente fièvre du shopping! Le temps que nous retrouvions la voiture (c’est à dire que nous remontions toutes les ruelles que nous avions si facilement descendues!) il est déjà tard et nous décidons de rester au camping tout proche. Nous y rencontrons Juan et son amie, américains et voyageant comme nous avec un land cruiser. Lui a commencé le voyage à New York, parcourant le continent jusqu'à Ushuaia, puis envoyant le véhicule en bateau jusqu’en Afrique du Sud. C’est là qu’il est rejoint par une amie, avec qui il remontera toute l’Afrique avant de traverser l’Europe et la Russie jusqu’au Vietnam, puis direction l’Australie avant de rentrer à New York… Une sacrée aventure qui nous laisse rêveurs et gonfle notre motivation! .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e91e58 { column-count: 2; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e91e58 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e91e58 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e91e58 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e91e58 { column-count: 1; } } Rencontre avec Aziz, Hurya, et leurs trois enfants Sur la route qui nous mènera à Meknes les collines verdoyantes couvertes de fleurs et d'oliviers, pleines de vie, défilent devant nos yeux émerveillés… Le printemps au Maroc est définitivement un moment particulier et nous savourons notre chance d'être là. Au détour d’un virage apparait ce qui semble être un petit hameau, si bien dissimulé sous ses toits bas et végétalisés qu’on le distingue à peine. Un unique palmier pointe sa tête à travers l’une des maisons, et nous apercevons des enfants en train de jouer. Nous arrêtons la voiture et sortons pour demander s’il est possible de camper dans les environs… Tandis que les femmes se dissimulent à notre vue, timides, les enfants nous mènent à Aziz, l’homme qui habite la maison au palmier. Il nous accueille avec son immense sourire et nous invite à monter notre camp dans son jardin, que nous partagerons avec ses deux ânes, qui pour l’instant profitent d’une sieste visiblement agréable au soleil… Il nous invite à entrer dans la maison bâtie en pisé, la brique traditionnelle de paille et de terre, où nous faisons la connaissance de Hurya, sa femme et de leurs enfants Myriam, 3 ans, et Adam, 7 ans. Les pièces ont été construites autour du grand palmier, d’ailleurs le seul de la vallée, qui émerge par le toit fait de bambou, de toile et de terre. Une jolie vache noire occupe la première pièce, à laquelle fait face la cuisine où Hurya nous prépare le thé traditionnel tandis que nous nous installons dans le salon. Aziz connaissant quelques mots de français et Ebi baragouinant quelques mots d’arabe, nous parvenons à communiquer, à grand renforts de gestes et d'éclats de rires… Hurya apporte le thé, à la menthe bien sûr, accompagné d’olives, de pain, de beurre frais, d’huile d’olive, ainsi que d’un verre de leben, sorte de petit lait crémeux absolument délicieux! Nous comprenons qu’Aziz possède des oliviers (au Maroc ils sont sponsorisés par le gouvernement à hauteur de 70%) et qu’il travaille par ailleurs pour une petite entreprise locale qui distille de la menthe pendant le mois d'août. Il nous montre son rucher, dissimulé sous la paille dans le jardin, et nous emmène ensuite faire un tour dans sa voiture, qu’il gare toujours en pente pour pouvoir la démarrer! Ebi assumant le rôle de copilote, Toni et moi grimpons à l’arrière dans la benne. Aziz tient à nous faire découvrir sa vallée et s’arrête régulièrement pour nous laisser le temps d’admirer les paysages… Puis nous roulons jusqu'au village, où il nous propose de nous arrêter boire un café. Ses amis, curieux de nous voir ici, se joignent gaiement à nous tandis que les enfants prennent la pose à côté de moi pour que je les prenne en photo. Quelques expressos plus tard nous rencontrons Issa, le fils aîné d’Aziz, qui nous rejoint après sa journée à l’école et reprenons la route de la maison. Nous montons rapidement notre campement sous les yeux amusés de la famille, et les invitons à partager un café de notre cru… C’est en voulant allumer la lumière pour montrer fièrement à Aziz les fonctionnalités multiples de notre carrosse que nous découvrons que notre batterie annexe est à plat… Le peu de kilomètres que nous avons fait depuis Tarifa n’a pas suffi à la recharger! Le soir venu les tapis soigneusement roulés et rangés la journée trouvent leur place dans le salon, où nous partageons le repas, éclairés par une lampe montée directement sur la bouteille de gaz. Même si nous ne comprenons pas tout, la conversation va bon train et nous passons un super moment avant d’aller rejoindre nos colocataires à quatre pattes pour la nuit. Au réveil, avant de prendre la route, nous dégustons une galette de maïs toute chaude préparée par Hurya (à vrai dire la meilleure qu’on ait goûtée jusqu'à présent) délicieusement croustillante et fondante à la fois. Après des au-revoir chaleureux, nous déposons Aziz une vingtaine de kilomètres plus loin et devons promettre de revenir le voir si nous repassons un jour dans le coin… Après tout qui sait? Un voyage est toujours plein de surprises! .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e95ae2 { column-count: 2; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e95ae2 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e95ae2 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e95ae2 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e95ae2 { column-count: 1; } }
Continue readingTANGER MED – D’AVENTURE EN AVENTURE
Surprise! Après ces quelques jours de repos forcé (On a beaucoup râlé mais bon… on est bien obligé de s’adapter!), nous prenons enfin le ferry pour Tanger Med. Le soleil brille et le vent souffle puissamment comme à son habitude mais la traversée se fait sans encombre. Jusque là tout va bien, nous débarquons la voiture et arrivons à la douane… C’est là que les choses vont se corser! Enfin elles se corseront 2h plus tard, quand enfin un douanier nous approchera pour checker notre véhicule… Sa première question est sans équivoque: « Avez-vous un drone? ». « Et bien…. C’est à dire que… Heu…. Oui….? » Autant vous dire qu’on ne se s’attendait pas vraiment à ça… En tout cas pas à cette question! Le douanier, ravi, demande à Toni de lui donner le drone et de le suivre. Et oui, il se trouve qu’il est formellement interdit d’importer un drone au Maroc. Nous sommes stupéfaits, à la fois par les conséquences et surtout par notre stupidité. C’est pas comme s’il nous suffisait de regarder sur internet pour avoir cette information!!! On nous informe en revanche que nous pouvons en acheter un ici… Facile et pas cher! Allez comprendre… Nous on a laissé tomber! Appliquant le règlement à la lettre, les douaniers font appel à la police judiciaire et prennent fièrement leur prise en photo avec leurs téléphones en les attendant. Ils arrivent une demi heure plus tard et nous demandent de les suivre avec notre véhicule. Il est déjà 20h30 quand nous arrivons dans leurs bureaux, et ils garderont Toni encore une heure et demi pour l’interroger et s’assurer de ses intentions. À la sortie, le résultat est sans appel: nous avons 45 jours pour repasser la frontière et récupérer le drone, ou c’est cadeau pour l’État. Première nuit Il est maintenant 22h et il est quasiment impossible de trouver un campement dans le noir. Nous atterrissons donc dans la ville de Fnideq, en quête d’un hôtel où passer la nuit. Nous sommes accueillis par une bande de jeunes desoeuvrés qui s’amusent à nous lancer des oeufs et continuons notre chemin avec quelques décorations sur la voiture… Ça commence bien! Nous parvenons enfin à trouver un hôtel et avalons un dîner rapide avant de monter dans la chambre que nous partagerons avec Ebrahim. Je me précipite dans la douche et découvre que l'équipe du ménage a oublié la salle de bain… Et que ce n’est vraiment pas propre. Toni descend demander s’il n’y aurait pas une autre chambre de disponible mais on lui répond que non, et que nous pouvons partir si nous ne sommes pas contents. Autant vous dire qu'après ce qu’on vient de vivre et au prix de la chambre, il ne lui a pas fallu plus de cinq minutes pour remonter avec les clés de non pas une, mais deux autres chambres! Enfin un peu de chance… Nous finissons par nous endormir, amers et furieux de notre propre bêtise (pour rester polie!). Première journée Le lendemain nous envisageons nos différentes possibilités: faire demi-tour et changer nos plans pour visiter l’Europe (oui oui de rage nous sommes réellement posé la question), ou bien continuer sans le drone? Nous prenons finalement la seule décision raisonnable: Toni reprendra le bateau à pied pour renvoyer le drone en France depuis l’Espagne, avant de reprendre le bateau dans l’autre sens. Nous profitons du reste de la journée pour visiter la zone et trouver un campement pour le soir. Pas si évident dans cette région où les gens sont nombreux à essayer de traverser le détroit à la nuit tombée. Les militaires, qui à la demande de l’Europe gardent les frontières marocaines, sont partout et nous devons négocier pour avoir le droit de passer la nuit. Ils finissent par accepter et nous assignent un garde du corps, qui tournera toute la nuit avec son chien et son fusil pour nous garder en sécurité… Un peu étrange comme ambiance il faut l’avouer! Le marathon de l’attente Le lendemain matin, nous nous rendons au port à 8h avec la ferme intention de régler cette affaire au plus vite. Au final, il faudra 16h à Toni (sans manger et ayant oublié son livre) pour arriver à récupérer le drone, prendre le bateau à pied (le fait qu’il soit rentré avec un véhicule a sacrément compliqué les choses), l’envoyer par la poste puis revenir par le dernier bateau… Pendant ce temps là, Toni ayant signé un papier comme quoi personne ne peut utiliser le véhicule en son absence, Ebrahim et moi sommes assignés à la garde du dit véhicule, sur le parking du port. Pas vraiment la journée que nous avions prévu de passer… Mais nous n’avons pas le choix, et finissons par sympathiser avec l’agent de sécurité posté ici. Son sourire et sa gentillesse spontanée nous mettent du baume au coeur! Le soir, il nous offre de partager son repas, soigneusement préparé et emballé par sa femme: soupe de haricots avec du pain, jus de fruits frais et fruits pour le dessert… Il est plus de 23h quand Toni revient… Épuisés, nous prenons la route vers le sud et nous arrêtons dans le premier hôtel que nous trouvons pour passer la nuit. Je dois avoir l’air complètement désespérée quand je demande au gardien s’il a une chambre de libre pour trois, car il éclate de rire en me répondant que bien sûr, mais enfin à quoi m’attendais-je?! Nous découvrons non pas une chambre, mais une véritable suite… Pour couronner le tout, il nous fait un prix vraiment sympa… Je regarde l'heure, pas de doute il est minuit passé. Un nouveau jour commence, et il commence bien! .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483a79e9d615 { column-count: 2; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483a79e9d615 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483a79e9d615 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483a79e9d615 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483a79e9d615 { column-count: 1; } }
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