• AIT BEN HADDOU PART#2 – RENCONTRE AVEC LOUBNA ET HICHAM, ENGAGÉS DANS LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DES ZONES RURALES

    Lire l’article Ait Ben Haddou Part#1 - Une forêt nourricière au coeur d’un projet de développement durable Nous nous retrouvons une demi-heure plus tard dans la maison de Loubna et Hicham, confortablement installés autour d’un café tandis que le chat et le chien jouent leurs meilleurs tours pour participer, à leur façon, à la discussion. Nous avons tellement de questions à leur poser que nous ne savons plus par où commencer! Faisons simple, et reprenons donc depuis le début…  Comment cette incroyable aventure a-t-elle démarré? .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-648395937e57c { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-648395937e57c .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-648395937e57c figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-648395937e57c { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-648395937e57c { column-count: 1; } } .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-648395937f258 { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-648395937f258 .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-648395937f258 .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-648395937f258 figcaption { display: none; } } Retour aux sources « J’ai dit à ma mère, raconte moi d'où je viens. Elle m’a répondu, il faudrait d’abord que je sache, moi, d'où je viens! Loubna « Il y beaucoup de gens qui ont une vision, mais bien peu qui se donnent au final les moyens de la mettre en oeuvre. Loubna et Hicham en font partie » nous dit Mohamed lorsqu’il nous parlait d’eux pour la première fois. Ils sont tous les deux pilotes de ligne, fait déjà impressionnant en soi, et ont plutôt bien réussi leurs carrières, mais c’est loin d'être ce qui les définit. Car en réalité, c’est pour eux une opportunité de se mettre au service de leur vision, d’engager leurs compétences pour accomplir quelque chose de bien. Loubna nous explique qu’ils sont impliqués dans la vie caritative depuis toujours, notamment auprès d’orphelinats, mais que tout a changé il y a trois ans, quand elle a ressenti le besoin de retrouver ses racines et l’histoire de son village, Ait Ben Haddou, auquel elle est particulièrement attachée même si elle n’y a jamais vécu.  « J’ai dit à ma mère, raconte moi d'où je viens. Elle m’a répondu, il faudrait d’abord que je sache, moi, d'où je viens! » nous raconte Loubna. Commence alors un pèlerinage à Ait Ben Haddou, qu’elle effectuera d’abord avec sa mère à la rencontre des Anciens, témoins et gardiens d’une tradition orale aussi riche que fragile.  Elles y font la connaissance d’une poétesse berbère, qui leur déclame le poème traditionnel d’accueil des étrangers. « Cela fait une éternité que je t’attends, que mon salut attend ton salut » récite Loubna avec émotion. Un instant suspendu dans le temps, qui a fait chanter son coeur et vibrer son âme… Le lendemain, Loubna se retrouve plongée au coeur de l’histoire de l’endroit, à travers le récit d’un homme, centenaire, qui le temps d’un après-midi partage avec elle souvenirs, légendes, contes et autres anecdotes. Une histoire incroyablement riche et relativement récente, dont ni Loubna ni sa mère n’avait pourtant aucune idée. « C’est là que j’ai pris conscience qu’il y avait eu une rupture de transmission orale » nous explique-t-elle.  « Je me suis dit, je ne sais pas comment ces murs vont revivre, mais ils doivent revivre. C’était une certitude, une évidence. » Loubna Un mois plus tard, c’est en compagnie de son père qu’elle repart sur les traces de la tradition, à la rencontre cette fois-ci des murs du ksar. L’ancienne forteresse berbère, bien que très visitée, est néanmoins à l’abandon. Pendant la visite, un flot d'émotions intenses assaillent Loubna, à qui une conviction nouvelle s’impose alors. « Je me suis dit, je ne sais pas comment ces murs vont revivre, mais ils doivent revivre. C’était une certitude, une évidence. » .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483959382b8c { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483959382b8c .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483959382b8c figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483959382b8c { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483959382b8c { column-count: 1; } } Un lieu chargé d’histoire dont le tourisme de masse menace l'identité  Ait Ben Haddou est un lieu imprégné d’une histoire forte, dont le ksar reflète la mémoire. Construit au 11è siècle, c’est une véritable forteresse berbère, avec ses murs défensifs renforcés par des tours d’angles, qui abritait une communauté de trente six familles juives et musulmanes. Cet héritage offre un précieux aperçu des techniques de construction ancestrales du sud marocain, harmonieusement adaptées à cet environnement si particulier et pourtant peu à peu abandonnées au profit de constructions et de matériaux plus « modernes ». À partir de 1937, suite à un épisode de sécheresse dévastateur, les hommes quittent petit à petit leurs champs, à l’époque foisonnant à perte de vue, pour aller travailler dans les mines, provocant ainsi la disparition progressive de l’agriculture vivrière traditionnellement pratiquée. Mais les murs subsistent, tant bien que mal, et de l’endroit se dégage une énergie qui inspire de nombreux artistes, comme le peintre Majorelle qui immortalise sa vision du village en 1929. À partir des années 1960, c’est le cinéma qui y fait son apparition, et Ait Ben Haddou devient le décor de films comme Lawrence d’Arabie, Babel, Gladiator et même plus récemment de la série Game Of Thrones. .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-648395938322d { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-648395938322d .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-648395938322d figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-648395938322d { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-648395938322d { column-count: 1; } } Classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 1987, le ksar accueille depuis des centaines de visiteurs chaque jour. Mais le tourisme développé jusque-là n’a que très peu d’impact sur l'économie locale, étant majoritairement fondé sur des formules à la journée, où les touristes arrivent en bus de Marrakech ou Ouarzazate et repartent quelques heures plus tard après une balade dans les murs du ksar.  Impossible alors de ressentir ce que cet endroit a de si spécial, et c’est d’ailleurs exactement notre cas, puisque nous apprenons tout cela de la bouche de Loubna et Hicham alors que nous y étions quelques jours plus tôt… Ça nous apprendra. Impossible également pour ses habitants d’y trouver leur place et c’est le père de Loubna, Ahmed Mouna, qui leur redonnera une voix en créant avec eux et pour eux l’association Ait Aissa, du nom de la plus ancienne tribu ayant habité le ksar. Son objectif, accompagner les villageois vers un développement digne et durable, en travaillant notamment sur l’électrification, l'accès à l’eau et aux soins, ainsi que la prise en charge des plus jeunes avec la création d’une crèche et d’une école. We Speak Citizen, naissance d’un collectif citoyen « Nous venons de la ville, d’un autre milieu. On ne pouvait pas arriver et leur dire, voilà, on va vous importer un modèle et ça va marcher. » Hicham Loubna et Hicham en sont convaincus, il faut repenser le modèle de développement et ce sont les villageois eux-mêmes qui détiennent les solutions. « Nous venons de la ville, d’un autre milieu. On ne pouvait pas arriver et leur dire, voilà, on va vous importer un modèle et ça va marcher » nous explique Hicham. Une question s’impose alors. Comment les aider à faire ce que eux ont envie de faire? Car ce qu’ils souhaitent c’est offrir aux villageois une opportunité de penser eux-mêmes leur futur, et c’est d’ailleurs ce qui fait toute la force et la cohésion de ce projet.  La première étape, et presque la plus grande, fut de les accompagner dans la formulation de leurs aspirations. « Nous avons du prendre le temps, car nous avons rapidement compris qu’il y avait une différence entre ce qu’ils disaient et ce qu’ils voulaient dire » continue Hicham. Éducation, préservation et valorisation du patrimoine, tourisme, agriculture… Ensemble, d’abord avec les membres de l’association Ait Aissa puis avec l’ensemble des villageois, ils élaborent et assemblent brique par brique les éléments qui vont constituer le socle de leur avenir. « Nous n’avons pas apporté une vision, nous les avons accompagnés à la découverte de la leur » résume Loubna. « C’est en quelque sorte une plateforme de traduction entre le language rural et le langage citadin. Car on parle tous le langage citoyen » Hicham Ainsi est née l'idée de We Speak Citizen, un collectif citoyen permettant de faire appel aux savoirs-faire qui n’existent pas localement (urbanisme, agroécologie, marketing, etc) pour réhabiliter Ait ben Haddou, une zone rurale, dans une vision permettant au passé et au futur de trouver leur place dans le présent. « C’est en quelque sorte une plateforme de traduction entre le language rural et le langage citadin. Car on parle tous le langage citoyen » nous précise Hicham.  .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483959383f5a { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483959383f5a .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483959383f5a figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483959383f5a { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483959383f5a { column-count: 1; } } Une vision admirable au service d’objectifs ambitieux « On s’est donnés dix ans pour mettre en place un écosystème économique durable et équitable qui fonctionne » Loubna Mais la vision de Loubna et Hicham, à travers leur engagement au sein du collectif We Speak Citizen, va plus loin encore. Car l’objectif, au-delà de la réhabilitation de Ait Ben Haddou, est de proposer un concept duplicable, de représenter un véritable modèle de développement équitable et durable pour les milieux ruraux.  Ainsi, Ait Ben Haddou est en quelque sorte un incubateur d'idées, un projet pilote qui permettra de favoriser l'émergence de modèles sociétaux nouveaux, inscrivant le patrimoine social et culturel propre de chaque territoire dans une perspective d’avenir.  « On s’est donnés dix ans pour mettre en place un écosystème économique durable et équitable qui fonctionne » nous explique Loubna. Ensuite, l’ambition est de reproduire le processus dans d’autres zones rurales, d’abord dans le sud-est marocain, puis dans le reste du Royaume et pourquoi pas même dans d’autres pays.  « Disons qu'à présent, c’est pendant notre temps libre que nous sommes commandants de bord! » Hicham Car dans leurs têtes c’est très clair, ce projet occupe aujourd’hui une place essentielle dans leurs vies respectives, mais aussi dans leur vie à deux. C’est un engagement qu’ils ont pris avec le plus grand sérieux, conscients des enjeux et du niveau d’investissement que ce challenge allait représenter. « Aujourd’hui c’est devenu un projet de vie » nous confie Loubna, et Hicham de répliquer avec humour « Disons qu'à présent, c’est pendant notre temps libre que nous sommes commandants de bord! ». Mais ce qui les pousse à continuer, par dessus tout, c’est le changement dont ils ont été témoins chez les gens qui portent maintenant le projet, c’est à dire l’ensemble des villageois de Ait Ben Haddou. Car malgré la résistance manifestée au début, ils ont su saisir l'opportunité de faire entendre leur voix pour façonner leur propre futur…    ---------- ---------- ---------- Cet acte courageux de femmes et d’hommes qui ont décidé de prendre leur destin en main rend Loubna et Hicham particulièrement fiers, et leur donne aujourd’hui l’envie de partager leur expérience. C’est une chance pour nous, car ensemble, ils redéfinissent des mots comme engagement, équitable et durable et nous sommes heureux d’avoir croisé leur chemin. « Parler de ce qu’on fait permet de donner de l’espoir aux gens, de leur dire que c’est possible » nous dit Loubna. Car nous en sommes également convaincus, le partage est la clé, une opportunité de mettre en lumière les initiatives qui donnent de l’espoir quant à notre avenir à tous…   Coordonnées AIT AISSA Facebook: @Assoaitaissa E-mail: asso.ait.aissa@gmail.com   Coordonnées WE SPEAK CITIZEN Site web: http://www.wespeakcitizen.org/ Facebook: @WeSpeakCitizen E-mail: contact@wespeakcitizen.org

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  • AIT BEN HADDOU PART#1 – UNE FORÊT NOURRICIÈRE AU COEUR D’UN PROJET DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

    Après notre rencontre avec Mohamed Aglagane et les abeilles jaunes du Sahara, nous prenons la direction de Ait Ben Haddou, un village situé non loin de la mythique Ouarzazate, dans les contreforts du Haut Atlas. C’est là bas que nous avons rendez-vous avec une amie de Mohamed, Loubna, qui a le formidable projet d’y créer une forêt nourricière, la Forêt des Graines Sauvages… Et dont la vision et l’engagement vont bien plus loin, comme nous sommes sur le point de le découvrir! Rendez-vous à Ait Ben Haddou Nous retrouvons donc Mohamed et sa famille à l'entrée du village, venus comme nous rencontrer l’équipe porteuse du projet et leur travail. Loubna ne pourra finalement pas nous rejoindre aujourd’hui, mais elle nous donne rendez-vous à Casablanca où elle réside avec son mari, Hicham. Cela tombe plutôt bien, puisque nous avons prévu de nous y rendre pour rencontrer Mr Yaacoubi, un spécialiste de l’agro-homéopathie. C’est donc Abdallah et son équipe qui nous accueillent, agriculteurs et membres de Ait Aissa - l'association de développement local du village - qui avec l’aide de Ralph, un spécialiste en agronomie de nationalité allemande, ont lancé trois jours plus tôt les premiers tests pour la plantation de la forêt. Nous laissons le 4x4 dans la rue principale et grimpons en voiture avec eux pour aller voir cela de plus près. Quelques quinze minutes plus tard, « c’est d’ailleurs beaucoup plus rapide à pied » nous précise Ralph avec un clin d’oeil, nous arrivons sur les lieux… Nous avons traversé et laissé l’oued Mellah (dont le nom signifie rivière salée) derrière nous, et nous nous trouvons maintenant à environ deux kilomètres du village, dans une zone absolument désertique, enfin à première vue. En plissant les yeux, on peut en réalité distinguer les quelques frêles et jeunes arbres fraîchement plantés et entourés d’une clôture, indispensable pour se protéger des chèvres qui mangent absolument tout ce qu’elles peuvent trouver. Abdallah nous explique qu’ils en sont pour l’instant au stade des expérimentations, afin de mettre toutes les chances de leur côté quand ils planteront les 40 hectares de la future forêt. .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483959387a7e { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483959387a7e .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483959387a7e figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483959387a7e { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483959387a7e { column-count: 1; } } .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483959388707 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483959388707 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483959388707 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483959388707 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483959388707 { column-count: 1; } } .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-64839593892f3 { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-64839593892f3 .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-64839593892f3 .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-64839593892f3 figcaption { display: none; } } Pour cela, ils ont commencé avec les espèces les mieux adaptées à la survie dans cet environnement, en les choisissant entre autres, pour leur capacité préparer le sol pour les autres espèces, en absorbant le sel par exemple. Car ici l’eau fraîche est un bien rare, et celle qui descend de la montagne s’est chargée en sel en cours de chemin, un phénomène qui serait dû à la présence d’anciennes mines de sel plus en amont. Nous avons d’ailleurs découvert cela la veille, en voulant utiliser l’eau de la rivière pour nous faire un thé… Mauvaise idée!!! L’eau disponible se trouve donc dans le sous sol, mais en quantité limitée, ainsi que dans les nuages. C’est sur cette dernière qu’ils vont concentrer leurs efforts, en mettant en place des mini barrages autour de la forêt permettant de retenir et de stocker l’eau des pluies. En attendant, au pied des pousses se trouve une couche de paille, faisant office de fausse éponge, qui permet de retenir l'humidité et de limiter l’arrosage à une fois toutes les deux, voire trois semaines. « C’est un projet que nous porterons toute notre vie » Abdallah Le challenge est énorme, d’autant que le sol rocailleux et extrêmement sec rend le travail difficile. « Vous ne pouvez pas imaginer à quel point creuser un simple trou relève du défi dans ces conditions » nous précise Ralph. Mais cela en vaut la peine, car devrait bientôt se tenir ici une forêt, capable de produire suffisamment de fruits et légumes pour les habitants du village, mais aussi de permettre à une activité de « tables paysannes » de se développer, c’est à dire de restaurants dont les tables se trouveront au milieu des jardins et de la forêt, et qui ne serviront que des plats préparés à partir de produits fraichement récoltés. « C’est un projet que nous porterons toute notre vie » nous confie Abdallah, tandis que nous empruntons le chemin du retour pour aller visiter son jardin permacole. Dans nos esprits, l’idée de revenir voir comment évolue la forêt fait déjà son chemin… .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-648395938ae1f { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-648395938ae1f .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-648395938ae1f figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-648395938ae1f { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-648395938ae1f { column-count: 1; } } .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-648395938ba26 { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-648395938ba26 .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-648395938ba26 .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-648395938ba26 figcaption { display: none; } } Réunion au sommet pour le projet de développement de Ait Ben Haddou Ébahis par l’ampleur du projet mené à Ait Ben Haddou, nous souhaitons maintenant en apprendre plus sur les personnes qui l’ont rendu possible. Quelques temps plus tard, car nous ne sommes pas ce qu’on appelle des flèches sur la route, Loubna nous donne donc rendez-vous à Casablanca, dans un espace de coworking et d’accompagnement pour des projets d’économie sociale et solidaire. Nous débarquons au beau milieu d’une réunion animée, menée par quatre étudiants déterminés argumentant point par point leur présentation devant Loubna et Hicham, membres fondateurs du collectif We Speak Citizen ainsi que Hassan trésorier au sein de cette association. La diapositive projetée sur le mur parle de marché solidaire, de structure légale et de gouvernance… Pour comprendre, il faut rembobiner. Marie, Camille, Peggy et Zakaria étudient en ce moment à Rabat et travaillent sur des projets d’entreprenariat sociaux en Afrique. Pour leur mission de fin d’études, ils ont été embauchés, en quelque sorte, par We Speak Citizen pour évaluer la faisabilité -cela semble plutôt bien parti- et réaliser le business plan du projet de développement de tourisme social et solidaire de Ait Ben Haddou et de sa région. .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-648395938dd3d { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-648395938dd3d .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-648395938dd3d figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-648395938dd3d { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-648395938dd3d { column-count: 1; } } Marie rembobine donc pour nous, et revient au début de la présentation. Nous réalisons qu’en réalité nous n’avons entrevu qu’une infime partie de ce projet de développement. Car c’est toute la chaîne de valeurs qui a été repensée ici, le résultat d’une vision qui va bien plus loin que la « simple » plantation d’une forêt… Un tout nouveau concept de logement touristique « chez l’habitant » ainsi que la redéfinition de l’identité propre du territoire et de chaque village de la vallée, un marché solidaire pour valoriser la production locale, la plantation d’une forêt nourricière permettant la production de fruits et légumes pour les familles ainsi que pour le projet de tables paysannes… Le tout porté par les habitants du village, et c’est d’ailleurs ce qui fait la force de cette initiative.   ---------- ---------- ---------- La réunion se poursuit longtemps, chaque point étant soigneusement étudié. Nous sommes impressionnés par les objectifs portés ici, ainsi que par le travail fourni par cette équipe de choc… Après avoir partagé un délicieux couscous, Loubna et Hicham nous invitent à poursuivre la discussion chez eux, autour d’un café. Inutile de vous dire que nous acceptons avec plaisir! Part#2 à venir 🙂   Coordonnées de la Forêt des Graines Sauvages Localisation: Ait Ben Haddou, Province de Ouarzazate, Maroc Site web: www.lesgrainessauvages.org E-mail: contact@lesgrainessauvages.org   Coordonnées de l'association Ait Aissa Facebook: @Assoaitaissa E-mail: asso.ait.aissa@gmail.com

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  • RENCONTRE AVEC MOHAMED AGLAGANE, APICULTEUR ENGAGÉ DANS LA SAUVEGARDE DE L’ABEILLE JAUNE DU SAHARA

    Nous sommes à Skoura, une petite ville située dans les contreforts de l’Atlas aux portes du Sahara. Nos recherches sur le projet de préservation de l’abeille jaune du Sahara nous ont mené jusqu’à Sawadi (lire l’article), un écolodge dont les propriétaires ont accueilli des ruches témoins et nous ont gentiment aidés à entrer en relation avec Mohamed Aglagane, l’ancien Président de l’association Albisher, à qui cette ambitieuse entreprise doit son existence. Mohamed, philosophe du désert Nous rencontrons Mohamed un soir après l’école, car en plus d'être apiculteur, Mohamed est également instituteur. Nous nous asseyons autour du traditionnel thé à la menthe et faisons connaissance avec un homme passionné et déterminé. « Sauvegarder l’abeille jaune, c’est un loooong travail! » nous confie-t-il avec un soupir. Mais un travail qui en vaut la peine, tant cette abeille est un symbole d’espoir dans un environnement de plus en plus difficile. Garante des savoirs ancestraux qui lient l’Homme et la Nature, elle est également gardienne de la biodiversité unique qui fait la richesse de cette région aride, mais pleine de ressources. « Je ne pouvais pas rester les bras croisés alors j’ai commencé à apprendre. » Mohamed Mohamed est devenu apiculteur il y a dix ans, quand il a réalisé que cette espèce si particulière était vouée à disparaître si rien n’était fait. « Je ne pouvais pas rester les bras croisés alors j’ai commencé à apprendre » nous dit-il. Avec l’aide et le soutien de nombreux organismes et de personnes* dont l’engagement est à saluer, Mohamed lance l’association Albisher pour mettre en place une structure permettant de cadrer ce projet de sauvegarde. Il est également impliqué dans l'éducation de cinq fils, à qui il enseigne qu’il faut revenir à la nature, non s’en déconnecter. Sa philosophie est pleine de bon sens et l’a d’ailleurs poussé à explorer les techniques de médecine traditionnelle et d’homéopathie, qu’il applique à présent dans son travail aussi bien que dans sa vie… COMMENT TRAITER LE VARROA DE FAÇON NATURELLE? « Vous connaissez le principe de similitude? » nous demande-t-il en introduction. C’est l’un des principes fondateurs de l’homéopathie, qui stipule qu'à maux similaires, remèdes similaires. Pour traiter le varroa par exemple, qui est en quelque sorte le poux de l’abeille, il faudrait donc utiliser la Staphysagria, un remède issu d’une plante appelée « herbe à poux » poussant dans les régions du bassin méditerranéen. Il nous explique que c’est d’ailleurs la technique qu’utilisaient les anciens, expérimentée avec succès par l’association Albisher, en partenariat avec Homéopathes Sans Frontières pour traiter les amandiers contre les pucerons… *L’Office Régional de Mise en Valeur Agricole de Ouarzazate (ORMVAO ) dont Monsieur Mohamed Benedir est le chef de service de l’élevage; La Faculté des Sciences Semlalia de Marrakech (FSSM ) dont Monsieur Ahmed Ouhammou est un botaniste qui a apporté beaucoup d’aide à ce projet; Le Centre d’Études Techniques Apicole de Moselle (CETAM ) dont Paul Schweitzer est le directeur du laboratoire écologique; La Fédération Nationale des Organismes Sanitaires Apicoles Départementaux en France (FNOSADE) dont Monsieur Louis Pister est l’administrateur et a encadré beaucoup de formations apicole au sein d’Albisher; La Fédération Interprofessionnelle Marocaine d’Apiculture (FIMAP) dont Monsieur M’hammed Aboulal est le Président; L’Ambassade Française au Maroc; La Fondation de France (FDF); Et la Fédération Algérienne des Associations d’Apiculteurs dont Mahmoud Lakhal est le Président. .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483959391000 { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483959391000 .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483959391000 .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483959391000 figcaption { display: none; } } Il souhaite à présent partager avec nous une petite expérience qui l’a marqué. Il met une bonne cuillère de miel qu’il aplatit légèrement au fond d'une coupelle, verse un peu d'eau dessus et secoue doucement la coupelle en dessinant un cercle pendant quelques secondes. Il nous demande de regarder dans la coupelle et de lui dire ce que nous observons. À notre plus grande stupéfaction, la surface du miel est en train de reconstituer un motif aux alvéoles parfaites, comme si les rayons de cire avaient été imprimés dessus!!! Nous n’en croyons pas nos yeux. Il nous explique alors que c’est une façon de différencier le vrai miel (issu de nectar) du faux (issu de sucre), et que ça s’appelle la mémoire de l’Eau… Ok… Nous sommes tout ouïe. L’abeille jaune et le défi de sa survie Dans cet environnement aride situé à près de 1200 mètres d’altitude entre les montagnes du Haut Atlas et le désert du Sahara, les paysages qui nous entourent sont caillouteux et semblent désertiques… Pourtant, ils recèlent un secret. À y regarder de plus près, une extraordinaire biodiversité végétale s’y cache, avec une abondance d’espèces particulièrement bien adaptées à ce climat difficile. Ainsi, les plantes restent petites et présentent souvent des épines, une surface foliaire réduite afin de limiter l’évapotranspiration, et des fleurs de petite taille aux corolles peu profondes. .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483959392759 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483959392759 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483959392759 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483959392759 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483959392759 { column-count: 1; } } « On ne peut pas faire mieux que la nature. Le mieux qu’on puisse faire est de protéger cette nature, dont l’abeille jaune, qui est si parfaitement adaptée au climat de sa région. » Mohamed Mohamed nous explique que c’est parce que les conditions sont si spéciales que l’abeille jaune du Sahara, ou Apis mellifera sahariensis, est si remarquable. « On ne peut pas faire mieux que la nature. Le mieux qu’on puisse faire est de protéger cette nature, dont l’abeille jaune, qui est si parfaitement adaptée au climat de sa région » nous explique-t-il. Outre le fait d’avoir une langue plus courte que les autres, lui donnant accès aux plus petites fleurs, elle peut butiner jusqu'à sept kilomètres de sa ruche, contre trois kilomètres en moyenne pour les autres races d’abeilles. Elle est en outre capable de réguler sa population en fonction des apports en nectar, afin d’assurer la survie de la colonie. Une démonstration d'adaptabilité fascinante, d’autant qu’elle est également très douce… ce qui en fait une partenaire idéale pour les apiculteurs! .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-6483959393810 { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-6483959393810 .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-6483959393810 figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-6483959393810 { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483959393810 { column-count: 1; } } Pourtant, sa survie est menacée. Décimée suite à la pulvérisation massive d’insecticide en réponse aux invasions destructrices de crickets, sa population, bien que résistante, a aujourd’hui drastiquement diminué. Les abeilles sont bien présentes, mais celles que nous voyons sont presque entièrement noires. « C’est la transhumance, et aussi l’achat de ruches d’abeilles noires pour repeupler les ruchers désertés après la lutte antiacridienne » nous explique Mohamed. Les apiculteurs du nord et de l’ouest du Maroc travaillent avec des abeilles telliennes (qui sont noires) parce qu’elles sont aujourd'hui plus faciles à trouver, et déplacent leurs ruches au gré des floraisons. Les reines jaunes rencontre alors les faux bourdons des ruches noires et la dilution génétique s’amorce, entraînant la raréfaction des premières. Il faut donc se rendre dans les vallées reculées du Haut Atlas où l’apiculture traditionnelle est encore pratiquée, loin des zones de transhumance, pour trouver trace de l’abeille jaune… Comparaison entre une abeille jaune et une abeille noire, dite tellienne .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483959394521 { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483959394521 .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483959394521 .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483959394521 figcaption { display: none; } } La mémoire du miel « Un Monsieur a dit un jour que ce village tient le rucher entre ses mains » Mohamed Le lendemain Mohamed nous emmène donc dans le royaume de l’abeille jaune, au coeur du Haut Atlas. Nous nous rendons dans le village berbère de Tagragra, où le rucher communautaire troglodyte est entretenu selon des techniques ancestrales. « Un Monsieur a dit un jour que ce village tient le rucher entre ses mains » nous dit-il alors que nous arrivons au pied des ruches, creusées à quelques mètres des habitations directement dans la roche. .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-6483959395c17 { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-6483959395c17 .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-6483959395c17 .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-6483959395c17 figcaption { display: none; } } Les ruches, dont la face avant est murée, sont composées de deux cavités, partiellement séparées par une cloison. D’un côté se trouvent la reine et le couvain, avec l’orifice de sortie, tandis de l’autre se trouve l'équivalent de la hausse, où s’effectuera la récolte du miel… .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-64839593971e0 { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-64839593971e0 .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-64839593971e0 .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-64839593971e0 figcaption { display: none; } } « C’est ici que le travail de sauvegarde de l’abeille jaune commence, c’est la tradition au secours de la modernité! » Mohamed, citant l'un de ses amis Ici, la tradition est reine et les abeilles font partie intégrante de la vie des familles. Cité dans le Coran comme bénéfique pour la santé, le miel est l’un des éléments essentiels en cuisine comme en médecine. À Skoura les femmes, souvent en charge de s’occuper des abeilles, ont également appris à utiliser leur venin pour soigner les animaux aussi bien que les humains. Pour traiter les kystes sur le bétail par exemple, elles font piquer une abeille à l’endroit du kyste, puis vident l'abcès que la réaction à la piqûre a permis de faire éclater, et ensuite remplissent la plaie avec du miel pour assurer la désinfection et la cicatrisation… Elles utilisent aussi le venin contre la leishmaniose, la piqûre du scorpion, la migraine, l'eczéma ou encore l’angine. Et parait-il que le miel est ce qu’il y a de mieux contre les hémorroïdes! « C’est ici que le travail de sauvegarde de l’abeille jaune commence, c’est la tradition au secours de la modernité! » nous explique-t-il en citant l’un de ses amis, Paul Schweitzer. Car c’est ici qu’il faut venir chercher les reines jaunes qui repeupleront les colonies dans les vallées et les palmeraies comme celle de Skoura. .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-64839593988fc { column-count: 1; margin: -5px; } #mgl-gallery-64839593988fc .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-64839593988fc figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-64839593988fc { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-64839593988fc { column-count: 1; } } .mgl-tiles { display: none; } #mgl-gallery-64839593995a8 { margin: -5px; width: calc(100% + 10px); } #mgl-gallery-64839593995a8 .mgl-box { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-64839593995a8 .mgl-row { height: 100px; } #mgl-gallery-64839593995a8 figcaption { display: none; } } Le challenge, l’élevage de reines jaunes Le processus n’est pas simple et demande du temps et de l’attention. Pour résumer, l'idée est de prélever du couvain des reines jaunes en montagne, où la race est la plus pure, pour élever de nouvelles reines jaunes qui iront ensuite remplacer les reines noires dans les ruchers ciblés. Petit à petit, et en limitant drastiquement la présence de bourdons noirs, les générations d’abeilles jaunes reprendront le dessus. Mais comme le disait Mohamed en introduction, c’est un travail de longue haleine qui nécessite une implication totale. Pourtant, le jeu en vaut la chandelle et c’est pourquoi l’association Albisher, dont il est le représentant, a pour objet d’offrir des formations aux hommes et femmes volontaires pour s’engager en apiculture. Et l’abeille jaune est une candidate idéale, puisqu’elle offre, en plus de toutes ses autres qualités, un rendement bien supérieur aux cinq kilos en moyenne par ruche actuels… C’est ce qu’on appelle une situation gagnant/gagnant! L’association est d’ailleurs toujours à la recherche de bonnes volontés souhaitant partager leur savoir. À bon entendeur, si vous vous y connaissez en apiculture et que vous avez du temps à offrir, n’hésitez pas à contacter Mohamed! De retour de cette expédition dans les montagnes du Haut Atlas, nous sommes invités à partager le couscous traditionnel du vendredi. Entre deux boulettes, il nous glisse qu’il a une surprise pour nous…  Il a contacté deux de ses amis, engagés dans un formidable projet de plantation d’une forêt nourricière au beau milieu du désert, ainsi qu’un autre de ses amis, spécialisé dans l’agro-homéopathie, pour que nous puissions les rencontrer!  « Je ne fais que vous donner de bonne fleurs à butiner » nous dit-il en souriant devant notre air ébahi, avec toute la retenue et la sagesse qui le caractérisent. Nous connaissons maintenant nos deux prochaines destinations!  Merci Mohamed. Nous étions venus pour découvrir l’abeille jaune du Sahara, et nous repartons persuadés de n’avoir soulevé qu’un grain de sable… Coordonnés Association ALBISHER Localité: Skoura, Province de Ouarzazate, Maroc E-mail: associalbisher@live.fr

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  • RENCONTRE AVEC PHILIPPE OUAKI DI GIORNO, INVENTEUR DE GÉNIE – MEKNES

    Parenthèse enchantée sur la route Après notre rencontre avec Aziz et sa famille, nous reprenons la route, direction Meknes pour un rendez-vous que nous attendons avec impatience! Nous nous arrêtons pourtant quelques kilomètres plus loin, intrigués par un nid dans lequel on peut clairement distinguer une cigogne… Nous les avons régulièrement croisées depuis notre arrivée au Maroc, mais c’est la première fois que l’on a une vue presque directe sur le nid. Celui ci se trouve être en contrebas de la route, alors qu’elles ont tendance à nicher sur le haut des poteaux électriques ou le toit des minarets. Nous grimpons la colline pour avoir une meilleure vue, longue-vue et appareil photo en main, et découvrons que la cigogne couve quatre petits, gris et couverts de duvet… Émerveillés, nous observons la famille à travers la longue-vue quand ce que nous supposons être le papa arrive. C’est l’heure de la becquée, et nous nous sentons particulièrement privilégiés d’assister à ce moment. Nous en profitons pour faire nos premières tentatives avec l’appareil photo connecté à la longue-vue… Conclusion il va encore nous falloir travailler avant d’arriver à avoir une image nette!!   Arrivée à Meknes Nous sommes venus à Meknes pour rencontrer Philippe Ouaki Di Giorno, un ingénieur qui a mis au point un polymère organique hydro-rétenteur qui permettrai de faire pousser les plantes, même dans le désert. Nous avions découvert l’homme et son invention à travers une interview donnée par Frederic Lopez (vous pouvez la visionner ici) et avions été séduits par son discours. Ce rendez-vous n'était toutefois pas prévu. Nous étions en contact avec l’un de ses collaborateurs, Saber, que nous avions prévu de voir lors de notre passage à Casablanca. C’est lui qui nous a proposé de le rejoindre ici à Meknes, car il y serait avec Philippe à l’occasion du SIAM, le salon international de l’agriculture. Une rare opportunité, et c’est donc un peu intimidés que nous longeons les murs fortifiés qui entourent la médina pour nous rendre au point de rendez-vous, le parking situé à l'entrée du salon. Ils arriveront à peine cinq minutes plus tard, accompagnés de la fille de Philippe, étudiante en communication. Après avoir fait les présentations, Saber s’en va mener une mission pour récupérer leurs pass pour le salon, tandis que nous faisons connaissance avec Philippe. Il est intrigué par notre aventure et ce qui nous a mené à ce projet, et nous répondons volontiers à ses questions avant de lui poser celles qui nous brulent les lèvres… Quelle est donc cette invention et quelle est la vision de l’homme à son origine?   Rencontre avec un inventeur visionnaire  Philippe est un ingénieur agronome, passionné par les plantes et leur dynamique, qui a mis au point un composé organique capable d’emmagasiner jusqu'à 500 fois (en moyenne c’est entre 120 à 300 fois)  son volume d’eau, pour le rendre à la plante au moment où elle en a besoin. Ses besoins en eau sont donc réduits considérablement ( de près de 97%), car chaque apport est optimisé. Mais ce n’est pas tout loin de là! Selon Philippe (et c’est là que je regrette de ne pas avoir enregistré notre conversation, car nous ne le savons pas encore mais nous ne le reverrons pas) le composé polymère va se fondre avec le système racinaire de la plante et lui permettre de développer son potentiel latent, que le stress qu’elle subit habituellement dans des conditions normales (humidité, température, etc) annihile. Philippe nous parle même de super plantes (comme le quinoa ou le piment), en réalité la plante développée à son plein potentiel, grandissant 3 à 4 fois plus vite que la normale sans engrais complémentaire… Une invention qu’il a mis 25 ans à mettre au point, sans jamais céder sa formule malgré les nombreuses offres de rachat émises par les géants de l’agriculture. L’argent pour l’argent ne m'intéresse pas, nous dit-il, ce que je veux c’est redonner confiance aux gens dans leur terre. Il est convaincu que la tendance qui a vu les campagnes se vider au profit de la vie à la ville est en train de s’inverser, et que les paysans de demain sont aujourd’hui ingénieurs, banquiers ou commerciaux. L’un des grands défis pour le futur est de nourrir tout le monde, et l’agriculture, quand elle est pratiquée avec intelligence, a largement les moyens d’y parvenir. Pour Philippe, la notion de permaculture n’est que bon sens, travailler avec ce que la nature fait de mieux plutôt que de la forcer à ce qu'elle ne peut pas faire, quitte à la détruire. C’est d’ailleurs avec cette vision qu’il pratique son métier d’agronome, convaincu que le savoir est un outil puissant, et que c’est ce que l’on choisit de faire avec qui est important. Après tout, la chimie est l’essence même de la vie, nous explique-t-il. Ce n’est plus le moment de se rendre compte de ce qui ne va pas. Maintenant c’est le temps des solutions! Et les solutions sont déjà entre nos mains, si seulement nous les utilisions à bon escient… Cela fait maintenant plus de deux heures que nous discutons, assis dans nos chaises de camping (et oui nous sommes bien équipés!) sur un parking. Philippe est d’accord pour que l’on se revoie pour une interview même si son programme est chargé, mais il ne réussira finalement pas à se libérer… Peut-être aurons-nous l'opportunité de découvrir des projets utilisant le Polyter sur notre route... Peut-être même croiserons-nous Philippe à nouveau? Nous aurions encore mille questions à poser sur son produit, qui semble offrir des possibilités grandioses (sécurité alimentaire, dépollution, stabilisation des sols, recréation de forêts primaires, etc) mais c’est avant tout sa vision, résolument positive et déterminée, qui nous a marqués ce jour là.   Après cette rencontre imprévue mais fort sympathique, nous profitons d'être là pour nous perdre dans les rues de la médina  avant de nous rendre à Fes pour un dernier arrêt citadin avant de traverser l’Atlas… .mgl-masonry { display: none; } #mgl-gallery-648395939da6b { column-count: 2; margin: -5px; } #mgl-gallery-648395939da6b .mgl-item { padding: 5px; } #mgl-gallery-648395939da6b figcaption { padding: 5px; } @media screen and (max-width: 800px) { #mgl-gallery-648395939da6b { column-count: 2; } } @media screen and (max-width: 600px) { #mgl-gallery-648395939da6b { column-count: 1; } }

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